Des milliers de personnes sont attendues sur le site de la "Zad".
"Que résonnent les chants de nos bâtons" : c'est sous ce slogan que la "Coordination des opposants" au transfert de l'actuel aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes, regroupant une cinquantaine d'organisations, donne rendez-vous pour une marche sur la "Zad", samedi.
Les "milliers et milliers" de manifestants escomptés, invités à se munir chacun d'un bâton, doivent s'élancer en milieu de matinée du nord, du sud et de l'ouest de cette zone de 1.650 hectares pour converger vers la ferme de Bellevue, l'un des soixante lieux de vie de la Zad, où sera inauguré un hangar destiné à servir de repli et de stockage de matériel en cas d'intervention des forces de l'ordre.
"Peser sur la décision de l'État d'envahir et de vider la Zad".Après deux démonstrations de force au début de l'année, dont l'une fin février avait réuni entre 15.000 et 50.000 opposants dans le bocage nantais, cette nouvelle mobilisation vise à "faire du bruit" et "peser sur la décision de l'État d'envahir et de vider la Zad", une "menace sérieuse" à l'approche de l'échéance fixée par le gouvernement, explique Dominique Fresneau, co-président de l'Acipa, la principale association d'opposants. Manuel Valls a en effet promis d'évacuer la zone, à l'automne, préalablement au démarrage des travaux du futur aéroport.
"L'endurance, on l'a et on l'aura encore". Pourquoi des bâtons ? Pour rappeler la lutte contre l'extension du camp militaire du Larzac et la marche vers Paris en 1978. Le bâton est "le symbole de la détermination" des opposants, pour qui "depuis plus de 40 ans, c'est un vrai pèlerinage, une marche au long cours. L'endurance, on l'a et on l'aura encore", déclare Vincent Delabouglise, membre de Copain 44, un collectif d'agriculteurs opposés à l'aéroport. En plantant leur bâton à Notre-Dame-des-Landes à l'issue de la marche, les manifestants vont faire le serment de venir le rechercher "si besoin est, et de s'opposer par tous les moyens à la mise en oeuvre de ce projet", ainsi que d'empêcher l'expulsion des habitants, agriculteurs "historiques", et des 200 à 300 occupants anticapitalistes, assure-t-il.
Des dizaines de cars" venus de toute la France. La mobilisation s'annonce "massive", pronostique Vincent Delabouglise, avec "des dizaines de cars" venus de toute la France, des appels des 200 comités locaux contre l'aéroport à rejoindre le bocage, mais aussi celui du syndicat CGT du groupe de BTP Vinci, concessionnaire de l'actuel aéroport nantais et de la future infrastructure.