La journée s'annonce cruciale dans le conflit autour de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Onze familles et quatre agriculteurs installés sur la zone se retrouvent mercredi devant le tribunal de Nantes, et plus précisément devant le juge de l'expropriation. Cette audience en référé a été organisée à la demande de Vinci, concessionnaire du futur aéroport, qui ne veut plus perdre de temps pour lancer la construction.
Une fenêtre de tir serrée. Le gouvernement dispose de deux mois et demi maximum pour lancer les travaux. Fin mars, il sera trop tard, pour des raisons écologiques. On entrera alors dans la période de reproduction des espèces protégées. Ne pas y aller tout de suite imposerait à ce chantier interminable un nouveau retard d'un an.
Des évacuations à haut risque. Avant les premiers coups de pioche, il faudra expulser une quinzaine de militants historiques de Notre-Dame-des-Landes. Si l'expropriation est décidée - c'est l'objet de l'audience de mercredi -, viendra ensuite le plus compliqué : l'évacuation à haut risque de 200 zadistes.
1.000 à 2.000 CRS et gendarmes nécessaires. En plein état d'urgence et à la veille de l'Euro 2016, l'expropriation nécessiterait l'intervention de 1.000 à 2.000 CRS et gendarmes mobiles, certains devant rester sur le site pendant des mois pour protéger les entreprises de travaux publics. Les forces de l'ordre ont pourtant d'autres priorités depuis les attentats du 13 novembre. D'après nos informations, leur arrivée en région nantaise n'est d'ailleurs pas programmée de façon imminente. Deux cellules parisiennes et départementales ont élaboré depuis longtemps le scénario de ce qui ressemble à un plan de guerre. Son déclenchement, ou non, relève directement du chef de l'Etat.