Interrompu le 25 juillet sur prescriptions de l'inspection du travail en raison des risques de contamination au plomb, le chantier doit reprendre lundi. La question de la santé des travailleurs est une problématique centrale.
Notre-Dame de Paris court encore un risque potentiel d'effondrement, le "rythme des travaux" depuis le 16 avril n'est justifié que par cette "urgence impérieuse", a indiqué mercredi le ministère de la Culture.
Chantier interrompu jusqu'à lundi
Le ministère souligne la nécessité de reprendre les travaux : "aujourd'hui, l'édifice fait toujours l'objet d'un arrêté de péril du Préfet de Police, en date du 17 avril, et de nouvelles chutes de pierre des voûtes de la nef se sont très récemment produites suite à l'épisode de canicule".
Le gigantesque chantier a été interrompu le 25 juillet sur prescriptions de l'inspection du travail en raison des risques de contamination au plomb. Il doit reprendre lundi, dès lors que la garantie sera apportée que "le dispositif répond intégralement" à ses prescriptions, avait précisé la semaine dernière la préfecture d'Île-de-France. Les travaux de décontamination de la zone ont quant à eux débuté mardi, et devraient se terminer à la mi-septembre.
La santé des travailleurs, "une priorité absolue"
"L'ensemble des services de l'État impliqués dans le chantier ont fait de la santé des travailleurs sur ce chantier une priorité absolue, primant sur toute autre considération", s'est justifié le ministère répondant aux accusations de Médiapart et d'associations qui les accusent de négligences notamment sur les risques de plombémie.
"Les préconisations de l'inspection du travail ont déjà été largement prises en compte par la maîtrise d'ouvrage et le seront également pendant toute la durée de l'opération de conservation et de restauration", a assuré le ministère, en réponse aux inquiétudes persistantes exprimées par les associations.
Différentes mesures ont été prises, assure-t-il, "pour préserver l'état de santé des travailleurs" dès les 18 et 22 avril par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Des dispositions "qui seront renforcées dans les jours et semaines à venir avec la mise en place d'un dispositif pérenne et justement dimensionné au regard du nombre d'intervenants", a-t-il promis.
Des prélèvements réguliers
Le ministère de la Culture rappelle que, dès le 26 avril, un coordonnateur sécurité et protection de la santé (CSPS) a été chargé de rédiger un plan associant l'ensemble des opérateurs. Des prélèvements sur les surfaces et l'air ambiant ont été mise en oeuvre régulièrement. "Une assistance à maîtrise d'ouvrage plomb a été missionnée pour la gestion spécifique du risque plomb à compter du 16 mai", avec pour objectifs de "garantir l'étanchéité du chantier", d'"informer et former les intervenants", d'"organiser l'utilisation d'unités mobiles de décontamination pour les sorties des zones de travaux", de "gérer les déchets du chantier", dont "les équipements de protection individuelle".
Concernant le suivi médical, le ministère affirme que "l'ensemble des opérateurs est quotidiennement informé de l'évolution des mesures préventives". Des formations obligatoires sur les mesures à prendre vis-à-vis du risque plomb sont dispensés et "tout nouvel opérateur doit suivre impérativement la formation".
À l'issue de la phase complexe et longue de consolidation, les premiers travaux de restauration "ne débuteront pas, au plus tôt, avant le premier semestre 2020", estime le ministère de la Culture.