"Nous allons gagner la bataille de la baisse des pesticides" : quand le ministre Didier Guillaume appelle Europe 1 en direct

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Antoine Terrel

Lors d'un débat consacré aux pesticides dans l'agriculture, le ministre Didier Guillaume a appelé les ONG et les agricultures à "avancer ensemble", tout en vantant l'action du gouvernement.  

Un débatteur inattendu s'est invité lundi dans Le Tour de la question, sur Europe 1. Lors de l'émission présentée par Wendy Bouchard et consacrée à la possibilité d'une agriculture sans pesticides, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a décroché son téléphone pour répondre en direct aux participants, militants écologistes et agriculteurs, et promouvoir l'action du gouvernement. 

"Agriculteurs, ONG, gouvernement, tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut sortir de la dépendance aux pesticides. Mais il faut le faire en ayant à l'idée qu'il faut avancer ensemble", assure Didier Guillaume au micro d'Europe 1, appelant à un "débat éthique". Sur le sujet des pesticides, ajoute-t-il, "il ne peut pas y avoir de polémiques, d'attaques", alors que le sujet divise profondément des écologistes qui alertent sur les dégâts des pesticides sur la santé et des agriculteurs inquiets des répercussions économiques sur leur activité des interdictions de certains produits. Avant de rappeler : "Les agriculteurs ne sont pas des tueurs ou des empoisonneurs". 

>> De 9h à 11h, c’est le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l’émission ici

Et l'ancien socialiste de dérouler les engagements du gouvernement : "réduire l'utilisation des pesticides de moitié en 2015" et "sortir du glyphosate en 2021". "Nous allons être le premier pays au monde à le faire, le premier pays en Europe !", vante le ministre. 

"La France est en pointe dans un débat inflammable"

"La santé des Français, l'avenir de notre agriculture, ce n'est pas la polémique", martèle encore Didier Guillaume, appelant à "assumer que la France est en pointe dans un débat inflammable". "Nous allons gagner la bataille de la baisse des pesticides". 

Mais comment rassurer les agriculteurs français face au risque d'une concurrence accrue des pays étrangers aux réglementations moins strictes. "Les importations de produits agricoles doivent correspondre aux standards européens et français", assure-t-il. "Si on devait signer des accords avec le Canada ou le Mercosur, ils ne pourraient pas être signés par la France si on nous envoyait du bœuf aux hormones". Cette concurrence existe également au sein de l'UE, au sein de laquelle le ministre appelle à "faire avancer l'agriculture européenne, pour ne pas qu'on ait des produits traités et venant de pays moins chers sur nos marchés". 

En conclusion, le ministre a renouvelé son "appel à l'apaisement", et rappelé l'action du gouvernement pour sortir de la dépendance aux pesticides : "1,1 milliard pour le plan Ambition Bio, et chaque année plus de 170 millions d'euros pour la recherche".  "L'agriculture n'est pas un handicap pour la transition écologique", a terminé Didier Guillaume.