Déployé progressivement depuis décembre dans 35 millions de foyers français, le nouveau compteur électrique "intelligent" suscite l'inquiétude de plusieurs communes et particuliers. Linky, c'est son nom, permet de facturer en fonction de la consommation réelle de l'utilisateur.
Des ondes cancérigènes ? "Les vertus attendues - économie d'énergie, intégration des énergies renouvelables - ne sont pas au rendez-vous", a dénoncé Stéphane Lhomme, conseiller municipal de Saint-Macaire en Gironde, opposé à l'installation des compteurs Linky, au micro d'Europe 1 lundi matin. Mais le point de crispation réside d'abord dans les problèmes de santé que pourraient causer ces nouveaux compteurs électriques. "Ils émettent des ondes électromagnétiques, classées cancérigènes possibles par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)". "Je ne veux pas que mes enfants servent de cobayes pour savoir si dans 5 ou 10 ans, ils auront des cancers".
Des données utilisées à des fins commerciales ? Pour ce conseiller municipal, "la quantité astronomique de données collectées" par les compteurs Linky pose aussi un problème de libertés publiques. EDF pourra en effet connaître votre consommation électrique, minute par minute, et ainsi savoir exactement quand un particulier est à son domicile. "Ces données peuvent être utilisées à des fins commerciales, même si EDF nous jure que l'accord sera préalablement demandé aux clients", a expliqué Stéphane Lhomme. Mais l'élu s'émeut aussi d'une éventuelle utilisation des ces données à des fins policières. "En ces périodes troublées, c'est très inquiétant d'avoir un Big Brother à domicile. Et il suffira d'un décret pour que ces informations soient directement utilisables, vu la gravité de la situation".
Déjà 23 communes ont pris position contre l'installation automatique et sans concertation de ces compteurs électriques. "Un particulier peut la refuser à titre individuel si le compteur se trouve dans son logement, a précisé l'élu. Sinon, c'est à la commune de s'y opposer".