Le Premier ministre doit se rendre vendredi matin au siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour présenter un nouveau plan d'action contre le terrorisme, baptisé "le PACT", qui se veut le pendant d'un volet anti-radicalisation détaillé en février. Édouard Philippe sera accompagné des principaux ministres concernés : le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, la ministre de la Justice Nicole Belloubet, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et la ministre aux Armées Françoise Parly.
Se recentrer sur la "menace endogène". Selon nos informations, ce plan liste 32 mesures. Cette fois, il n'est pas question d'embauches. 1.500 policiers ont été recrutés dans les services de renseignement depuis deux ans. L'objectif est plutôt d'apporter de nouvelles réponses à ce que les spécialistes nomment la "menace endogène", celle qui vient de notre sol. En trois ans, 42 attentats ont été déjoués, et l'exécutif ne veut pas baisser la garde.
450 "sortants" à surveiller. L'une des obsessions des autorités concerne ceux que l'on appelle "les sortants". D'ici fin 2019, ils seront 50, condamnés pour terrorisme, à sortir de prison, et 400 autres sont connus pour leur radicalisation. D'où la création à venir d'une cellule spécialement dédiée à la surveillance post-sortie de ces détenus qui recouvrent la liberté, au sein de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Ucalt) rattachée à la Direction générale de la police nationale (DGPN). Elle inclura les services pénitentiaires.
Mieux comprendre pour mieux lutter. Une cellule chargée de creuser le profil des terroristes devrait aussi voir le jour. L'ambition des autorités est de cerner les raisons et conditions de leur passage à l'acte, en s'appuyant notamment sur les universitaires qui ont planché sur la question. Par ailleurs, selon nos informations, le plan dévoilé vendredi sera l'occasion de remettre sur le tapis la création du parquet national antiterroriste - indépendant du parquet de Paris - malgré les soubresauts qui accompagnent depuis le début son élaboration.
Enfin, symbole s'il en est, la France pourrait placer le terrorisme comme la priorité de la présidence du G7 qu'elle prendra l'an prochain, en 2019.