Un homme d'une trentaine d'années a été interpellé mercredi matin à Nantua, dans l'Ain, dans l'affaire du meurtre en 2008 d'une postière, pour laquelle l'ex-espoir du cinéma français Gérald Thomassin est mis en examen, a appris l'AFP de source proche de l'enquête. Le jeune homme, placé en garde à vue par les gendarmes de la section de recherche de Lyon, est soupçonné d'être le "complice" de Gérald Thomassin, selon la même source. "Gérald Thomassin continue à redire son innocence. Pour qu'il y ait un complice, il faudrait que Gérald Thomassin soit impliqué, ce qu'il n'est pas", a martelé Me Benoît Cousin, qui était intervenu au côté de Me Eric Dupond-Moretti pour défendre l'ancien acteur.
Libre sous contrôle judiciaire. Me Cousin n'a toutefois pas exclu que l'homme interpellé puisse être "un ancien compagnon d'infortune" de Gérald Thomassin, qui reste mis en examen dans cette affaire mais n'est pas "convoqué pour de nouvelles auditions" en l'état. L'ex-acteur est actuellement libre sous contrôle judiciaire, a ajouté l'avocat. Le corps de Catherine Burgod avait été découvert en 2008, lardé de 28 coups de couteau, dans une kitchenette au fond du relais communal de la Poste de Montréal-la-Cluse, dans l'Ain, où cette mère de famille, alors enceinte de cinq mois, travaillait. En janvier 2009, l'ancien acteur, tombé dans la marginalité en raison d'addiction aux drogues et à l'alcool, avait été placé en garde à vue, avant d'être relâché, faute de preuves.
Reprise de l'enquête en 2016. Des aveux téléphoniques - dans lesquels il confessait "Je vais aller dire que c'est moi qui l'ai tuée" - avaient précipité une nouvelle interpellation puis sa mise en examen en 2013. Selon sa défense, ces déclarations sont à mettre au crédit d'un homme excédé et probablement ivre. Remis en liberté en 2015 après deux ans de détention provisoire, celui qui fut récompensé par un César dans la catégorie "espoirs" en 1991 pour son rôle dans Le Petit Criminel de Jacques Doillon était retourné en prison après avoir brisé son bracelet électronique. Après que son renvoi devant la Cour d'assises eut été retoqué par la justice, l'enquête a été reprise en mars 2016 par deux juges d'instruction du tribunal de grande instance de Lyon.