Restriction de l'usage des pétards, interdiction de transporter des bidons d'essence qui pourraient servir à brûler des voitures: cette année comme les précédentes, les préfectures en Alsace et en Moselle ont pris des mesures pour éviter que les festivités de la Saint-Sylvestre ne tournent au drame.
Contrôles de douanes. Au pont de l'Europe, qui marque la frontière entre Strasbourg et sa voisine allemande Kehl, la police et les douanes multipliaient vendredi les contrôles de voitures. Objectif : saisir les pétards achetés en Allemagne par des Alsaciens désireux de sacrifier à une tradition locale bien ancrée, celle de célébrer les douze coups de minuit à grand renfort de feux d'artifice. "Ce que l'on combat surtout, ce sont les gros pétards, type mortier, qui sont utilisés contre les forces de l'ordre", a expliqué lors d'un point-presse le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) du Bas-Rhin, Jean-François Illy. "La priorité, c'est que le 31 décembre se passe bien", a-t-il ajouté.
Deux morts en 2012. À l'origine bon enfant, la tradition des pétards et des feux d'artifice de la Saint-Sylvestre s'est déjà traduite en Alsace par plusieurs accidents dramatiques: deux morts il y a quatre ans, un mort l'année suivante, et chaque année des blessures graves, notamment aux yeux et aux mains. Le bilan a poussé les autorités à sévir. Cette année, la réglementation a été quelque peu assouplie par la justice administrative, saisie par des fabricants d'engins pyrotechniques. Mais l'usage des pétards reste interdit dans les "grands rassemblements" de personnes. Leur vente reste également interdite aux enfants de moins de 12 ans.
Et celle des engins pouvant "être détournés de leur usage initial", c'est-à-dire lancés en direction de quelqu'un pour le blesser, est réservée aux artificiers diplômés. Enfin, l'importation depuis l'Allemagne de tous les pétards, même les plus petits, est interdite.
Une baisse des incidents notable. L'an dernier, les services d'urgence de Strasbourg avaient constaté une nette baisse du nombre des victimes de pétards pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, et y avaient vu le signe que les campagnes de prévention semblaient porter leurs fruits.
En matière de violences urbaines, les préfets du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont également voulu limiter le phénomène des voitures brûlées de la Saint-Sylvestre - qui depuis plusieurs années n'est cependant plus l'apanage de la seule Alsace - en interdisant cette année encore le transport de bidons d'essence pendant la nuit du Nouvel An. "Ce qu'on cherche à éviter, c'est le transport d'essence qui pourrait servir pour la mise à feu de mobilier urbain ou de véhicules. Le carburant est à usage unique des réservoirs des véhicules", a martelé le directeur de cabinet du préfet du Grand Est, Dominique Jane.