Édouard Philippe réunira en décembre à Paris les forces politiques de Nouvelle-Calédonie pour "tirer collectivement les premières conclusions" du référendum d'autodétermination qui a vu la victoire du maintien dans la France, a annoncé le Premier ministre lundi à Nouméa.
Un "véritable succès démocratique". Le chef du gouvernement, qui effectue lundi une visite en Nouvelle-Calédonie au lendemain du scrutin, a également salué un "véritable succès démocratique et populaire" dans une brève allocution. Le Premier ministre a noté avec "beaucoup de satisfaction que tous s'accordent sur le caractère incontestable du résultat de ce référendum".
Selon les résultats définitifs, sur les 284 bureaux, le non à l'indépendance l'a emporté avec 56,7% des voix (78.734 votes) contre 43,3% (60.199 votes) pour le oui. "Ce processus d'émancipation, pour reprendre les termes mêmes de l'accord de Nouméa, a porté ses fruits, permettant que le peuple calédonien se retrouve dans un débat naturellement clivant, sans pour autant se déchirer", a souligné Édouard Philippe.
De nouvelles propositions à venir. Au-delà des questions institutionnelles, le Premier ministre a souhaité remettre au premier plan "les enjeux économiques et sociaux" qui ont "parfois été placés au second plan", alors qu'ils "constituent un des ressorts essentiels des accords de Matignon et de Nouméa" datant de 1988 et 1998. "Il faudra donc que nous trouvions aussi le temps et la méthode pour échanger, État et forces politiques, sur ces enjeux de société", a-t-il insisté en précisant qu'avec la ministre des Outremers Annick Girardin, "ils feront des propositions en ce sens à l'occasion du prochain comité des signataires" en décembre à Paris.
Interrogé ensuite lors d'un entretien sur France O, le Premier ministre n'a pas voulu se prononcer sur la tenue d'un deuxième référendum. "Nous sommes tenus par ces accords et nous ne voulons pas en sortir", a expliqué Édouard Philippe. "Mais cela ne veut pas dire qu'il ne faudrait pas tenir compte des résultats électoraux et notamment du référendum qui a eu lieu hier". "Il faut donc que nous parlions avec les forces politiques pour savoir comment elles envisagent la suite", a-t-il ajouté.
Un deuxième référendum peut être organisé. Les élections provinciales (pour renouveler le congrès de Nouvelle-Calédonie) se tiendront en mai 2019. À l'issue de ces élections, si un tiers des membres du congrès le demande, un deuxième référendum sera organisé dans les dix-huit mois. En cas de nouveau vote du "non", il pourra être suivi d'un troisième. Mais de nombreux loyalistes ont demandé que ce que le premier référendum soit aussi le dernier.