Condamnée à 10 ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent, puis partiellement graciée par François Hollande, Jacqueline Sauvage avait cet été fait une demande de libération conditionnelle refusée, malgré un comportement correct en détention et des rapports d'experts qui ne voient aucun risque avéré de récidive. Mais les juges avaient aussi estimé que les conditions qu'elle proposait à l'époque pour son retour à la liberté - habiter chez sa fille à moins de 15 kilomètres du lieu du meurtre - n'étaient pas favorables et ne répondaient pas aux exigences de "reconstruction". Les avocats de Jacqueline Sauvage ont donc totalement revu leur stratégie pour l'appel.
Éviter la surmédiatisation. Cette fois, les avocats optent pour la discrétion. Aucun des proches, aucun des soutiens ne prendra la parole avant l'énoncé de la décision. Parce que la surmédiatisation de l'affaire était l'une des raisons qui avaient poussé le tribunal d'application des peines à refuser la demande. Il y avait trop de lumière sur Jacqueline Sauvage et l'impression pour elle d'avoir le soutien de l'opinion l'a cantonnée dans son positionnement de victime.
A-t-elle évolué ? Et c'est là tout l'enjeu de cette décision : savoir si Jacqueline Sauvage a évolué sur le plan psychologique. Est-ce qu'elle se place toujours comme une victime ? Est-ce qu'elle s'est interrogée sur son acte au cours de sa détention ? Un manque de recul et d'introspection lui avait été reprochés lors de sa précédente audition. Et pour mettre encore plus de chances de leur côté, les avocats ont proposé une nouvelle adresse de logement, chez une autre de ses filles dans le Sud-Ouest de la France...