"Zap pas la ZEP", "Champagne, couscous, ZEP pour tous !". C'est en entonnant ces mot que plusieurs centaines de professeurs et de lycéens franciliens ont manifesté mardi à Paris pour demander des moyens pérennes pour les lycées de l'éducation prioritaire, malgré des annonces de Najat Vallaud-Belkacem la veille. En douze jours, c'est la deuxième journée de mobilisation à l'appel du collectif "Touche pas à ma ZEP" et de syndicats (CGT-Education, SUD-Education, FSU, FO). A Marseille, où un collège était visé par des tirs de flèches lundi, entre 100 et 150 personnes se sont rassemblées sur le Vieux-Port mardi matin. Les professeurs avaient déjà interpellés la ministre sur la question de la sécurité.
La réforme des lycées en question. Ils s'alarment que le gouvernement ait réformé l'éducation prioritaire dans les écoles et les collèges, mais renvoyé la réforme des lycées au prochain quinquennat. Ils craignent de perdre les moyens supplémentaires qui leur sont alloués pour faire face aux difficultés sociales que connaissent les élèves. Moins d'une dizaine d'établissements sont touchés, selon le ministère, alors que les organisateurs évoquent 80 lycées mobilisés. Une Assemblée générale était prévue à 13H pour décider de la suite du mouvement.
La création de 450 postes dans les lycées. Face à cette grogne, la ministre de l'Éducation a promis lundi la création de 450 postes pour les "lycées qui connaissent le plus de difficultés sociales, pour avoir encore moins d'élèves par classe et plus d'adultes dans l'établissement". Rien ne définit quels sont ces lycées les plus défavorisés, pointaient mardi plusieurs manifestants, réclamant "une carte élargie de l'éducation prioritaire" et estimant que deux mois suffiraient pour l'établir.
En classe, "on est trop nombreux". "La ministre, elle promet des choses pour les ZEP" pour le prochain quinquennat "quand elle ne sera pas là", dénonçait un prof au mégaphone. Au lycée Voilin à Puteaux (Hauts-de-Seine), "avec un public très défavorisé on a des classes à 30-31. On ne peut pas mettre en place l'accompagnement personnalisé, alors que c'est la loi", indiquait Lucas Laval, professeur de lettres-histoire. "On est beaucoup trop nombreux" et "on n'a pas de matériel", renchérit Emine, en seconde, venue comme d'autres camarades "soutenir nos profs".