Une centaine d'ambulanciers ont à nouveau manifesté mercredi, aux abords du ministère de la Santé, mécontents d'avoir été écartés d'une réunion entre le cabinet de la ministre et les syndicats sur une modification des règles encadrant le transport sanitaire, ont indiqué les organisateurs.
L'Association pour la défense des transporteurs sanitaires (ADTS), à l'origine du mouvement commencé lundi et qui s'est notamment traduit par des blocages du périphérique parisien, espérait être partie prenante de la réunion entre le cabinet de la ministre Agnès Buzyn et les syndicats d'ambulanciers, mais cela n'a pas été le cas.
Ils réclament la suppression de l'article 80 du projet de budget de la sécu. Encadrés par les CRS, les ambulanciers se sont regroupés derrière le ministère de la Santé, place Fontenoy, et ont levé le camp peu avant 16h, a indiqué l'ADTS. Ils réclament la suppression de l'article 80 du projet de budget de la sécurité sociale 2017, entré en vigueur le 1er octobre 2018. Depuis cette date, la prise en charge des transports des patients revient directement aux hôpitaux et cliniques plutôt qu'à l'Assurance maladie, tout comme le choix des ambulances privées, auparavant réservé aux patients.
L'article 80, avec les appels d'offre des hôpitaux, "c'est la course au prix les plus bas", a dénoncé Djamal Nait, membre du bureau de l'ADTS.
La réforme doit "éviter le dumping social", selon la FNTS. Selon le président de la Fédération nationale des transporteurs sanitaires (FNTS), Thierry Schifano, présent à la réunion, "ce n'est pas l'article 80 qui pose problème mais les dérives" qui ont accompagné son application. "C'est comme quand vous changez de logiciel, il y a plein de bugs", a-t-il poursuivi, disant comprendre la grogne des manifestants.
La réforme est censée "éviter le dumping social" en privilégiant la qualité plutôt que les tarifs lors des appels d'offres, mais certains établissements hospitaliers "ne respectent pas les consignes" et "cherchent les remises" de prix, selon lui.
Le cabinet de la ministre s'est engagé à "re-rappeler" les règles dans un courrier aux fédérations de transports sanitaires et aux établissement dans les prochains jours, a-t-il rapporté à l'issue de la réunion.