Stands démontés, bâches pliées, manifestants évacués... Une centaine de CRS a procédé, lundi matin, à l'évacuation de la place de la République à Paris, occupée depuis 11 jours par le mouvement "Nuit Debout", l'autorisation du rassemblement arrivant à son terme. Mais selon une source policière, "une nouvelle déclaration de manifestation a été déposée, signifiant que le mouvement pourra reprendre lundi soir". Pour Louis de Gouyon-Matignon, invité du Grand direct de l'Actu lundi, cette première évacuation n'entachera pas la poursuite du mouvement, qu'il compare à d'autres révoltes en Europe.
"Un petit peu à l'image de Syriza". "On a en réalité un mouvement de révolte, un petit peu à l'image des Indignés ou de Syriza, qui est en train de dire que nous voulons du changement", assure Louis de Gouyon-Matignon. "On veut témoigner le fait qu'on n'est plus d'accord avec la situation contemporaine", ajoute le militant, qui pointe le lien entre le mouvement et la fin de la trêve hivernale. "On parle beaucoup d'état d'urgence, je crois qu'il faut parler d'état d'urgence sociale", estime-t-il.
Pas uniquement contre la loi Travail. Louis de Gouyon-Matignon réfute l'idée que le mouvement s'est constitué uniquement en opposition à la loi El Khomri. "Vous pensez que Nuit Debout ça n'est que la loi Travail ? Ça n'a rien à voir, il faut venir aux assemblées générales, entendre les gens qui parlent de l'économie, de l'écologie et du développement durable", invite-t-il. "Il n'y a pas que des lycéens non plus, pas du tout", assure encore le militant.
Un discours politique en décalage. "On ne veut plus de politique qui mentent, on ne veut plus de politiques qui trichent, on ne veut plus de fraude fiscale", résume Louis de Gouyon-Matignon, qui pointe un décalage entre le discours des politiques et la réalité sociale. Répondant aux critiques sur l'absence de propositions concrètes de la part du mouvement "Nuit Debout", le militant interroge : "Comment voulez-vous que les gens se fassent entendre ? Vous savez à quel point c'est difficile de se faire entendre en politique ?"