Discuter avec tout le monde, c'est le principe même du mouvement. A Nuit Debout, l'image donnée par le "renvoi" d'Alain Finkielkraut de la place de République dans la nuit de samedi à dimanche n'est pas bien passée chez la plupart des veilleurs. "Il s'est retourné (Finkielkraut) en disant 'bah voyez, c'est pas si paisible que cela'. Il y a quelqu'un qui a trouvé le moyen de casser la paix et le dialogue qu'il y avait, donc on est frustrés", raconte par exemple Caroline qui a guidé l'académicien sur la place de la République d'une discussion à l'autre dans une ambiance paisible jusqu'à ce que cela dégénère.
"Ils n'ont pas leur place ici". "Je trouvais que sa présence était le moyen d'en profiter pour lui communiquer que tout le monde a sa place et que chaque parole a sa place", explique une autre veilleuse. Pourtant, tous ne sont pas d'accord. "On n'a pas envie d’entendre certaines tendances politique de droite, j’estime qu'ils n'ont pas leur place ici", avance Jeanne, une retraité, elle aussi présente à Nuit Debout.
Rassembler malgré les divergences politiques. Le défi de Nuit debout est bien là : rassembler malgré les divergences sur les opinions politiques. "Tout l'enjeu c'est de prendre le virage le plus lentement possible pour agréger et ramener le plus de monde possible dans le mouvement parce qu'il y a des tendances vraiment opposées et si on essaye de mêler cela trop vite, il va y avoir des frustrations", décrypte Camille, animateur du mouvement. "L'idée c'est vraiment d’emmener tout le monde en même temps dans un mouvement qui est vaste, c'est pour cela que ça prend du temps", conclut-il.
Pour avancer et rassembler les idées, les organisateurs de Nuit Debout préparent donc un manifeste regroupant toutes les revendications du mouvement.