«On a peur»: à Arras, les anciens collègues de Dominique Bernard encore marqués par l'attaque

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Lionel Gougelot/Crédits photo : FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Cinq mois après la mort de Dominique Bernard, professeur de français au lycée Gambetta à Arras tué par un terroriste, l'équipe enseignante est encore sous le choc. Dans les rangs des professeurs, les arrêts se multiplient alors que la vie tente de reprendre son cours, malgré les inquiétudes.

Le silence et le recueillement à Arras. Ce lundi, c'est à la Citadelle, devant 600 invités, que va être célébré l'hommage national aux victimes du terrorisme. Une ville marquée il y a cinq mois par la mort de Dominique Bernard , un professeur du lycée Gambetta, assassiné par un terroriste et ancien élève de l'établissement. 

Des professeurs en arrêt

Si le temps passe depuis, l'équipe éducative, elle, reste traumatisée. Professeure d'histoire-géographie, Sophie Dumont garde encore gravé dans sa mémoire ces minutes de terreur vécues au sein du lycée Gambetta . "On essaye d'avancer, de faire notre travail mais c'est compliqué", reconnaît-elle au micro d'Europe 1. 

"Il y a beaucoup de collègues en arrêt et moi-même, j'ai été en arrêt à certains moments. On a des collègues qui sont à mi-temps thérapeutique par exemple. En clair, on essaie de faire bonne figure", souligne-t-elle. En plus du traumatisme s'ajoute désormais un sentiment permanent d'insécurité. 

"On ne sait pas du tout comment la sécurité est assurée"

"On a peur. On a peur quand il y a des réunions parents-profs. Là, nous allons avoir des journées portes ouvertes. On a peur, tout le monde rentre, c'est normal, c'est un lycée. On ne sait pas du tout comment la sécurité est assurée", insiste l'enseignante. 

Depuis l'attentat, le rectorat a mis en place un dispositif de soutien psychologique et matériel pour les enseignants qui souhaiteraient par exemple être mutés. "Les collèges qui nous sollicitent, nous, on les réoriente vers les services du rectorat pour qu'ils puissent être accompagnés individuellement, psychologiquement et dans le cadre d'un accident du travail. C'est pour ça que c'est important qu'on puisse accompagner un maximum de collègues qui pourraient passer à travers les mailles du filet", juge Benoît Tony, président académique du Syndicat national des lycées et collèges.

Un accompagnement qui s'étalera sans doute sur des mois, voire des années.