Antoine Pelissolo, le chef du service psychiatrie au CHU de Créteil demande plus de moyens pour éviter de mettre les patients en danger 1:47
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Thomas Vichard
Dans une manifestation jeudi, les hôpitaux publics demandent un plan d'urgence face au projet de loi de finances de la Sécurité sociale. Antoine Pelissolo est chef du service psychiatrie au CHU Henri-Mondor de Créteil, invité de la matinale d'Europe 1 à 7h40, il lance un signal d'alarme sur le manque de moyens dans les hôpitaux publics. Un manque qui dégrade la qualité et qui pourrait toucher à terme les patients. 
INTERVIEW

La manifestation interprofessionnelle prévue jeudi à Paris et en région s'oppose au projet de loi de finances de la sécurité sociale. Le cri de colère des médecins, infirmiers, étudiants en médecine ou encore aide-soignants doit faire connaître au gouvernement les besoins de ses hôpitaux. Pour Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie au CHU de Créteil il faut "sortir du carcan qui empêche de soigner". Il était l'invité à 7h40 de Matthieu Belliard dans la matinale d'Europe 1. 

Et le principal problème, selon les psychiatres, c'est le manque de moyens alloués aux hôpitaux publics. "Nos compétences sont reconnues, on sait faire, mais on demande juste qu'on nous donne les moyens de faire ou qu'on arrête de nous retirer des moyens de faire", explique Antoine Pelissolo. A tel point qu'il y aurait des répercussions sur la qualité des soins : "Le personnel est démotivé. A force d'être comprimé, d'avoir toujours moins de temps, les équipes ne se parlent plus, communiquent de moins en moins, et les patients sont les premiers touchés". 

"Nous sommes dans un contexte de pénurie quotidien"

Les besoins sont tels, selon le chef du service psychiatrie du CHU de Créteil, qu'une peur de "mettre les patients en danger" s'est développée. "On fait tout pour éviter cela et c'est ce qui nous fait tirer la sonnette d'alarme. On se dit souvent qu'on aurait pu mieux faire. Il y a un manque de personnel, ce qui donne des opérations différées ou annulées, et ce n'est pas normal. On n'a plus le budget pour finir l'année. Le matériel est vétuste et on attend le dernier moment pour le remplacer. Nous sommes dans un contexte de pénurie quotidien", décrit Antoine Pelissolo. 

Une sortie de crise pourrait être amorcée si l'Etat prenait en charge la dette des hôpitaux publics, qui s'élève à 30 milliards d'euros. Mais cela ne suffirait pas selon Antoine Pelissolo : "Cela ne va pas débloquer des fonds pour budget l’année prochaine. Si on ne change pas le mode de financement et de calcul des besoins on va recréer de la dette. C’est bien de l’effacer à un moment donné." 

Tous les syndicats de la fonction publique hospitalière se sont ralliés à la manifestation, qui démarrera à 14 heures depuis Port-Réal.