Des centaines de voyageurs se trouvant à bord de trois trains bloqués sur la voie dans le sud-ouest ont vécu une nuit de galère entre dimanche et lundi, la SNCF prévoyant un retour à la normale mardi à midi, selon une journaliste de l'AFP. Le train numéro 8546, prévu au départ de Hendaye à 17h55 pour une arrivée à Paris-Montparnasse à 22 heures, est parti finalement à 18h30 avant se retrouver bloqué à Biarritz où un autre train n'avait déjà pas pu partir à 15h45. Les deux TGV ont été jumelés et sont repartis à Hendaye. Un autre train se trouvait encore bloqué entre Dax et Bordeaux lundi matin.
"C'était limite comique"
"Je vous avoue que le temps se dilate un peu avec tout ça", philosophe pour Europe 1 Pierre, passager du TGV 8538, dont le départ était prévu à Bayonne à 12h23, et qui est toujours sur place lundi matin. "En fait, c’était vraiment une succession d’incidents, que ce soit sur le train ou sur la voie. C’était limite comique, on aurait dit un sketch où à chaque fois il y avait un nouveau problème, tout le temps, tout le temps, tout le temps…"
Le millier de voyageurs du TGV 8538 a été transbordé aux petites heures de la matinée dans un autre train qui "était en train de rouler vers Bordeaux" vers 8H00 pour aller ensuite à Paris, selon une porte-parole de la SNCF Nouvelle-Aquitane. Les voyageurs, partis d'Hendaye pour normalement arriver à Paris dimanche à 16h20, ont été bloqués toute la nuit, d'abord à Morcenx puis Ychoux, 50 km plus loin, dans les Landes.
La SNCF a évoqué "plusieurs incidents en cours" à l'origine de ces blocages "principalement une panne d'alimentation électrique dans le secteur de Dax". "Nos équipes sont toujours en cours d'intervention concernant la panne de l'alimentation électrique dans le secteur de Dax", a expliqué dans un tweet la SNCF. Sur des panneaux en gare de Bordeaux, l'entreprise évoque "une reprise estimée de la circulation mardi 1er septembre en début de matinée". Aucun train ne circulera lundi sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Tarbes. "De nombreuses réparations ont été faites mais nous menons une investigation complète", a expliqué la porte-parole de la SNCF.
"On nous a promis des plateaux repas et des bouteilles mais on n'a finalement rien eu"
"C'est la galère ; il y a des familles, des enfants et on n'a pas d'information. Le personnel est dépassé. On nous a promis des plateaux repas et des bouteilles, mais on n'a finalement rien eu", a déploré une journaliste de l'AFP présente dans le train 8546.
Sur les réseaux sociaux, les voyageurs laissaient exploser leur colère après ce dernier week-end de vacances, craignant une contamination par le Covid-19. "Les gens sont fatigués, ont faim, soif. Pas d'info, incident sur incident, pas de train d'échange. Tableaux d'affichage éteints pour cacher la misère #cauchemardTGV852", a tweeté Harry AN.
#sncf@ouisncf@TGVINOUI@SNCF@GroupeSNCF#tgv8538 va-t-on partir. Les gens sont fatigués, ont faim, soif. Pas d'info, incident sur incident, pas de train d'échange. Tableaux d'affichage éteints pour cacher la misère #cauchemardTGV852@RMCinfo@BFMTV@franceinter@franceinfo
— Harry AN (@Hviruxboy) August 30, 2020
"Nous sommes dans le train au départ de Biarritz à 12h23 et il est 3h du matin. 1.100 passagers à bord : pourrait-on avoir des masques afin de ne pas ajouter aux records de ce trajet cauchemardesque celui du plus gros cluster ? #tgv8538 #jesuis8538", a de son côté écrit Isabelle Rucart.
@SNCF@TGVINOUI Nous sommes dans le train au départ de Biarritz à 12h23 et il est 3h du matin. 1100 passagers à bord: pourrait-on avoir des masques afin de ne pas ajouter aux records de ce trajet cauchemardesque celui du plus gros cluster? #tgv8538#jesuis8538
— Isabelle Rucart, CFA (@isabellerucart) August 31, 2020
La SNCF a promis une "compensation exceptionnelle" aux passagers impactés. Sur BFMTV, Jean-Baptiste Djebarri, le ministre délégué aux Transports, a évoqué une compensation à hauteur de 300% du prix du billet.