Des agriculteurs, juchés sur une vingtaine de tracteurs, ont bloqué un convoi de l'Airbus A380 avant d'installer mardi matin un barrage à l'entrée de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, pour protester contre une réforme de la carte des zones défavorisées, ont indiqué des manifestants et de la préfecture.
Bloqué par une vingtaine de tracteurs. "On défend notre steak, mais aussi le steak du consommateur", a déclaré Amaury de Faletans, le secrétaire général de la FDSEA-31, qui a participé toute la nuit au blocage d'un convoi du super-jumbo d'Airbus. Une cinquantaine d'agriculteurs, qui avaient rassemblé une vingtaine de tracteurs à partir de deux heures du matin, ont bloqué le convoi des tronçons de l'A380, qui descend depuis Langon (Gironde), en passant par Gimont (Gers) jusqu'à l'usine Airbus de Blagnac, où l'appareil est assemblé.
Un barrage tout au long du parcours de l'A380. Les manifestants ont mis en place leurs barrages dans le Gers et au rond-point d'accès de l'usine Airbus ainsi que sur la rocade d'accès à la zone aéroportuaire jusqu'à 8 heures avant de se déplacer sur l'aéroport de Toulouse-Blagnac à l'entrée des passagers où ils ont filtré les accès, a indiqué un porte-parole des agriculteurs, des informations confirmées par la préfecture.
Un autre barrage aux alentours de Montauban. Ce barrage a été levé vers 10 heures pendant qu'un autre blocage, qui devait durer toute la journée, était en cours sur l'A64 Bayonne-Toulouse à hauteur de Capens (Haute-Garonne), selon Bison Futé. D'autres agriculteurs du Tarn-et-Garonne poursuivaient leur blocage quotidien des accès autoroutiers à Montauban, selon la même source.
Un redécoupage défavorable à de nombreux agriculteurs. La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de plusieurs départements du Sud-Ouest contestent depuis plusieurs jours le projet européen de redécoupage des zones défavorisées qui doit entrer en vigueur au printemps et pourrait amputer les revenus de nombreux agriculteurs.
"La mobilisation est toujours très très forte". Après avoir paralysé Toulouse mercredi dernier, ils prévoient un nouveau blocage de la quatrième ville de France mercredi, jour d'un nouveau rendez-vous avec le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert. "La fatigue est là mais la mobilisation est toujours très très forte", a souligné le secrétaire général de la FDSEA-31.
En l'absence de réponse positive du ministre, "les actions se maintiendront, Toulouse sera entièrement bloquée à partir de mercredi soir", jusqu'à ce qu'une carte "acceptable" soit présentée, a-t-il ajouté. "On est désolés pour les Toulousains mais on les prévient à l'avance et on n'est pas là pour les embêter", a ajouté ce céréalier. "Pour l'instant on s'attaque à l'élevage mais on va tous être impactés", a-t-il prévenu.