Des milliers de Guyanais étaient rassemblés mardi à Kourou, d'où décollent les fusées Ariane, pour clamer "On en a marre" et affirmer leur "détermination", après deux semaines de mouvement social. "Il faut que la voix du peuple guyanais réuni soit plus forte que celle de l'État", a lancé au mégaphone Francis Nugent, artiste et enseignant guyanais. La foule, massée sur le rond-point qui mène au site du Centre spatial guyanais, a répondu par des slogans : "pas d'école, pas de décollage", "pas de santé, pas de fusée".
Durcissement de la mobilisation. De nombreux manifestants portaient un t-shirt noir sur lequel était inscrit "Nou bou ké sa" ("On en a marre"). D'autres, des Amérindiens, coiffés de chapeaux à plume, affichaient des t-shirts rouges. Des banderoles ont été brandies sur lesquelles on pouvait lire "le social se meurt, la délinquance demeure" ou "on assassine le social, dernière sommation". Des drapeaux guyanais, aux couleurs vert et jaune, une étoile rouge au milieu, ont également été brandis.
Le collectif "Pou La Gwiyann dékolé" (Pour que la Guyane décolle), qui regroupe l'ensemble des mouvements protestataires, avait annoncé dimanche un durcissement de la mobilisation, expliquant rentrer "dans un rapport de force avec l'État". Ce mouvement social, d'une ampleur inédite dans le département, est basé sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales, ainsi que sur la méfiance face à l'État, accusé de sous-investissement depuis des décennies.