L'émotion est toujours vive à Arras. C'est dans la préfecture du Pas-de-Calais que travaillait l'inspecteur des finances publiques, tué ce lundi à Bullecourt, et sa collègue, qui a été ligotée. Pour le moment, la piste de l'acte prémédité est évoquée par le procureur. Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal s'est rendu sur place pour soutenir les agents sous le choc. Ce mardi, le centre des finances publiques est resté fermé toute la journée. Un peu moins de 200 agents y travaillent, tous profondément meurtris par ce drame.
"On est tous accablés, on ne comprend pas"
"Il y a une émotion énorme, on est tous accablés, on ne comprend pas", confie le co-secrétaire départemental de la CGT des finances publiques du Pas-de-Calais Michael Golpart, au micro d'Europe 1.
"Sincèrement, depuis hier (lundi), on est abasourdis, ni plus ni moins. On n'a peu dormi, on n'est pas bien, on est en souffrance", continue le syndicaliste, qui ajoute que le geste, tellement atroce, est au-delà de l'indicible. Beaucoup se demandent comment un agent peut-il mourir lors d'un contrôle fiscal. L'agent tué, Ludovic Montuelle, avait 43 ans.
Un hommage rendu ce mercredi
Désormais, lui et ses collègues craignent d'avoir la boule au ventre. "La mission d'accueil va subir le contre-coup des évènements qu'on a connus", reconnait Michael Golpart. Selon lui, "il y a des gens capables de passer à l'acte. C'est un problème, il va falloir assurer la sécurité des agents publiques. On peut s'interroger sur les causes. La société devient hyper violente, il n'y a pas de raison qu'on passe entre les gouttes, c'est tout", affirme-t-il.
Gabriel Attal est venu apporter son soutien aux fonctionnaires. "C'était un agent expérimenté, chef de brigade. Tous ses collègues décrivent une figure rassurante, solidaire. Aujourd'hui, nous pleurons un homme de 45 ans, la mort d'un agent publique", a déclaré le ministre. Un hommage sera rendu mercredi à midi dans l'ensemble des directions départementales des finances publiques.