Ils le décrivent comme un modèle économique très performant qui génèrerait chaque année 3 milliards et demi d'euros de bénéfices. Les sénateurs ont remis ce lundi leur rapport sur l'impact du narcotrafic en France. En mars dernier, les magistrats marseillais avaient réclamé un plan Marshall pour cette ville gangrénée par ce fléau, ajoutant que la lutte ne devait pas se limiter aux opérations place nette.
Corruption dans les prisons, la justice, les ports...
Les sénateurs préconisent notamment de se concentrer sur les flux financiers et la lutte contre la corruption. À l'image de l'écologiste Guy Benarroche, selon qui les mesures prises pour frapper les trafiquants au portefeuille sont, pour l'heure, insuffisantes. "La répartition des richesses, c'est comme dans notre société, c'est-à-dire 2% des trafiquants qui se répartissent 80% des richesses. Si on ne va pas voir là-bas ce qu'il se passe, forcément, on n'arrivera pas à désorganiser le narcotrafic. Il faut la possibilité de confisquer les biens avant même une condamnation pénale. C'est important, on ne le fait pas assez. On est au dixième à peine de ce qu'on pourrait faire, pour être clair".
Avec la socialiste Marie-Arlette Carlotti, ils veulent aujourd'hui poursuivre la mission parlementaire pour s'intéresser au phénomène de corruption au sein des prisons, de la justice et des ports. Une réalité qui reste toutefois impossible à quantifier à ce jour selon ces parlementaires qui demandent également un renforcement des contrôles douaniers sur les marchandises qui seraient insuffisantes, selon leurs informations.