«On n'a jamais porté atteinte à l'institution» : une entreprise du Nord contrainte de changer de nom par le comité des JO

  • Copié
Lionel Gougelot

Le comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris a mis en demeure "Olympiades", une petite entreprise de distributions d'articles et de vêtements de sport, en raison de son nom. Son dirigeant à 20 jours pour effectuer les changements. Un délai beaucoup trop court et qui va coûter plusieurs dizaines de milliers d'euros à la PME.

Une entreprise de la région de Dunkerque contrainte de changer de nom à cause des J.O . Après plus de 30 ans d'existence, "Olympiades", une PME de distribution d'articles et de vêtements de sport, est dans le collimateur du comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo) de Paris. Le 30 mai dernier, elle a reçu une mise en demeure et a 20 jours pour trouver un nouveau nom. Un délai beaucoup trop court pour son jeune patron qui se retrouve pris à la gorge.

Dans cette petite zone d'activités, l'enseigne "Olympiades" de distribution d'articles de sport fait presque partie du décor. Et de fait, Guillaume Bourgeois n'a pas bien compris cette injonction du comité d'organisation des Jeux de Paris de la faire disparaître. "C'est un nom qu'on a repris en 2016 lors d'un rachat de fonds de commerce, un nom qui a existé pendant 25 ans. Personne n'est jamais venu nous embêter avec ça, et jamais on a porté préjudice à cette institution qui est les Jeux Olympiques."

70.000 euros de dépenses pour l'entreprise

Mais la loi semble effectivement être du côté du COJO. Et le jeune patron doit se résoudre à changer le nom de son entreprise. Il demande juste un peu de temps. "On va devoir changer beaucoup de choses. Nos véhicules, nos enseignes, notre charte graphique, notre site internet… Il y a un gros, gros travail aujourd'hui pour faire les choses correctement, il nous faut du temps. C'est ce qu'on demande aujourd'hui à une institution comme ça : nous laisser du temps et quelque part, d'être un peu 'sport' dans cette histoire là."

© Lionel Gougelot / Europe 1

L'opération devrait coûter quand même pas loin de 70.000 euros à l'entreprise. De quoi dégoûter Guillaume des JO, lui qui avait pourtant prévu d'assister à des épreuves cet été. "Je suis un fan de sport, je suis un amoureux des Jeux Olympiques et il y a une part de moi aujourd'hui qui est écœurée. Très sincèrement, je n'irai pas parce que j'ai pas envie d'entendre parler des Jeux Olympiques pour l'instant."

Guillaume Bourgeois croise les doigts pour que cette affaire ne mette pas en péril son entreprise qui fait vivre ici une dizaine de salariés.