"On ne critique pas quelqu'un qui est sur un lit d'hôpital", a déclaré lundi l'avocat de la septuagénaire blessée dans une charge de police à Nice samedi, jugeant "grossiers et indélicats" les commentaires du chef de l'Etat estimant qu'elle n'avait rien à faire dans un périmètre interdit.
"Au-delà du débat juridique, ces propos sont grossiers et indélicats", a commenté Me Arié Alimi, qui doit formaliser la plainte de la famille dans la journée. "Ça me rappelle un peu les propos de Robert Pandraud à l'égard de la famille de Malik Oussekine", a-t-il ajouté, dans une référence au ministre délégué à l'Intérieur après les manifestations étudiantes de 1986 qui avait fait un mort. "On ne critique par quelqu'un qui est sur un lit d'hôpital et nos aînés ont le droit d'exprimer leurs convictions politiques", a-t-il ajouté.
Macron souhaite "une forme de sagesse" à la septuagénaire. Dans une interview à Nice-Matin lundi, Emmanuel Macron a souhaité "un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse" à la septuagénaire. Geneviève Legay, 72 ans, porte-parole d'Attac dans les Alpes-Maritimes, est toujours hospitalisée pour de multiples fractures du crâne et une enquête judiciaire en cours pour rechercher la cause des blessures.
"Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci", a estimé le chef de l'Etat.
"Ça suffit de taper sur la police! Il y avait une interdiction de manifester. Je souhaite un prompt rétablissement à cette dame qui (...) qui aurait pu parfaitement manifester à 14h là où c'était autorisé", a également considéré le maire LR de Nice Christian Estrosi, accusé par ses détracteurs d'avoir surmédiatisé les risques dans une ville où les "gilets jaunes" ont toujours manifesté dans le calme.
Une manifestation prévue lundi. "Qu'il y ait une interdiction de manifester, que la manifestation soit faite sans déclaration, cela importe peu : du point de vue du droit, la question est de savoir si la charge des forces de l'ordre était proportionnée, ou pas et si l'infraction (de la part des policiers) est constituée", a de son côté souligné Me Alimi. Il doit déposer plainte pour "violence en réunion avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique contre personne vulnérable", et contre le préfet.
Une vingtaine d'associations ont appelé à manifester lundi à 18h place Garibaldi, là où Geneviève Legay a été blessée.