Le temps des réponses est venu. Plus de dix jours après l’immolation d’un étudiant à Lyon, Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, va faire des annonces, mardi, pour tenter de calmer la grogne. Guichet unique d’information, prolongation des avantages sociaux pour les boursiers même en cas de triplement, revenu universel d’activité… telles sont les différentes pistes du gouvernement.
Mais les syndicats, qui étaient reçus lundi par Frédérique Vidal, ne s’attendent pas à des miracles. "On a pu échanger avec la ministre sur les questions qui étaient centrales pour nous au niveau de la précarité, que ce soit la question des bourses étudiantes, du logement, de la santé", s’est félicitée lundi sur Europe 1 Orlane François, présidente de la Fage, avant d’immédiatement tempérer : "Après, c’était encore un rendez-vous comme on a l’habitude de faire. Ça fait des années maintenant qu’on met en avant ces problématiques-là."
"Dès qu’on parle investissement massif, ça fait toujours frémir le gouvernement"
Le problème, pour le premier syndicat étudiant de France, c’est le manque d’investissement. "L’argent, c’est un petit peu le nerf de la guerre sur ce combat. Si on veut travailler sur la question de précarité au-delà de mesures qui sont intéressantes sur l’accompagnement, il faut évidemment avoir un investissement fort financier", confirme Orlane François. "C’est un peu compliqué. Dès qu’on parle financier et investissement massif, on sait que ça fait toujours un peu frémir le gouvernement. Pour l’instant, le gouvernement n’est pas prêt à s’engager financièrement. Et c’est quelque chose qu’on dénonce aujourd’hui."
A mois d’une annonce choc donc, par Frédérique Vidal mardi, ou par Emmanuel Macron, qui doit s’adresser à la jeunesse jeudi à Amiens, les syndicats seront donc probablement déçus à l’issue des différentes réponses apportées par le gouvernement. Alors ils se tiennent prêts à agir. "La Fage n’appelle pas à des blocages. C’est pas un moyen de mobilisation qu’on pense intéressant pour défendre la cause à l’heure actuelle. Et on ne sera pas à la mobilisation du 5 décembre sur la question principale des retraites. Par contre, on ne ferme pas la porte à des mobilisations sur les campus et au-delà", prévient Orlane François.