"On peut très bien faire cohabiter vaccination chez le médecin et centres de vaccination"

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Ugo Pascolo , modifié à
Invité d'Europe Matin, le président d’honneur de la Fédération des Médecins de France Jean-Paul Hamon déplore le retour des vaccinodromes. S'il ne conteste pas l'efficacité de la méthode, il affirme que les médecins généralistes auraient très bien pu être en première ligne dans la campagne de vaccination. 
INTERVIEW

C'est l'une des annonces d'Olivier Véran inclus dans le nouveau leitmotiv "amplifier, accélérer, simplifier" du gouvernement. Mardi, le ministre de la Santé a indiqué qu'entre 500 et 600 centres de vaccination contre le coronavirus vont être créés en ville d'ici à la fin janvier. Une mesure qui peine à trouver grâce aux yeux de Jean-Paul Hamon. Si le généraliste et président d’honneur de la Fédération des Médecins de France affirme : "maintenant que c'est parti en vrille, on peut très bien faire cohabiter la vaccination chez le médecin et les centres de vaccination. [...] Il faut être le plus efficace possible." Le problème semble être ailleurs.

Une autre voie était possible

Invité d'Europe Matin, le médecin se demande en effet pourquoi le gouvernement ne s'est pas plus appuyé sur les "50.000 médecins" du territoire pour mener à bien la campagne de vaccination. "On savait depuis plusieurs mois que les vaccins allaient arriver fin décembre, que la chaîne du froid devait être respectée mais qu'on pouvait les acheminer en moins de six heures vers les pharmacies de proximité et les faire utiliser par les médecins dans les quatre jours suivants."

 

Dès lors, Jean-Paul Hamon avance qu'il aurait été tout à fait possible de "préparer les Français à prendre rendez-vous chez leur généraliste". "Imaginez que chacun des 50.000 médecins prennent 15 rendez-vous de vaccination, en une matinée on peut vacciner 750.000 personnes !" Et d'abonder : "on sait très bien que l'on est à six heures du plus gros répartiteur, un médecin peut donc très bien commander 5/10/15 vaccins et les faire dans la matinée sans rupture de la chaîne du froid."

Un défaut de "confiance" dans les généralistes

Pour le président d’honneur de la Fédération des Médecins de France, le rétropédalage sur ce qui ressemble fort aux vaccinodromes mis en place lors de la grippe H1N1 traduit "incontestablement la volonté de cette administration de tout contrôler". Mais également "de ne pas faire confiance aux médecins de proximité."