«Notre but n'est pas de mener des actions offensives» : Jacques, médecin en Nouvelle-Calédonie, explique pourquoi il a rejoint un groupe «d'autodéfense»

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/Crédits photo : DELPHINE MAYEUR / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Au micro d'Europe 1, Jacques, médecin et habitant de la Nouvelle-Calédonie, déplore la situation sur place. Il fait désormais partie d'un groupe d'autodéfense et craint pour sa sécurité. "Notre but n'est pas de mener des actions offensives. On ne sort pas en milices en dehors de nos quartiers, on reste derrière nos barricades", explique-t-il. 

La Nouvelle-Calédonie  connaissait "une situation plus calme" vendredi, selon les autorités locales, à l'exception de plusieurs quartiers de l'agglomération de Nouméa encore hors de contrôle, que l’État va tenter de "reconquérir", après quatre nuits de violente contestation contre une réforme électorale votée à Paris.

Au micro d'Europe 1, Jacques, médecin et habitant de la Nouvelle-Calédonie, témoigne des évolutions sur place et exprime son désarroi. Il décrit notamment une situation "contrastée" : "Il y a des quartiers où le calme est revenu. On circule toujours avec difficulté parce qu'il y a toujours des check-up et des zones de barrages où on doit ralentir. On doit vraiment prouver qu'on a rien de dangereux avec nous. Dans certains quartiers de Nouméa, on circule bien. Par contre, il y a encore des quartiers qui sont très difficiles d'accès". 

Se constituer en groupe de défense

Pour se défendre face aux potentielles agressions, Jacques fait partie d'un groupe "d'autodéfense" : "Notre but n'est pas de mener des actions offensives. On ne sort pas en milices en dehors de nos quartiers, on reste derrière nos barricades, on ne bouge pas et on vit la crainte permanente de voir des gens arriver qu'on ne connaît pas et qui pourraient éventuellement être agressifs".

Il déplore la situation qui s'envenime face à des assaillants "qu'on croisait sans problème particulier il y a encore quelques jours. Ce sont essentiellement des jeunes hommes et des jeunes femmes qui, individuellement ou même en petit groupe, ne posait pas de problème particulier. Ils ne montraient pas de haine ou de rancœur". Le médecin évoque également des propos racistes : "On nous dit 'tu vas partir de Nouvelle-Calédonie sinon ça va mal se passer pour toi', ça me fait mal au cœur".