Les détenus du centre pénitentiaire de Baie-Mahault, en Guadeloupe, ont été invités à remettre leurs "armes" en échange de "30 jours de réductions supplémentaires de peines", a-t-on appris mercredi de sources concordantes. "L'objectif, c'est endiguer cette prolifération des armes" en prison, et la violence qui va avec, a expliqué pour sa part Xavier Bonhomme, procureur de la République de Pointe-à-Pitre.
Une action sur une seule journée. Cette action, initiée par le parquet, "part du même principe" que la campagne "déposez les armes", lancée auprès du grand public pour réduire la circulation des armes dans l'archipel, ajoute-t-il. "Il faut faire preuve de fermeté mais aussi d'originalité pour essayer de trouver des réponses à la délinquance telle qu'on la connaît". L'opération, qui ne durera qu'une seule journée, est préparée "depuis septembre" selon les autorités, qui prévoient d'en dresser le bilan en fin de semaine.
"C'est n'importe quoi". Pour le secrétaire régional de la CGT Pénitentiaire, Eric Petilaire, "c'est n'importe quoi!". "Avoir une arme ici, c'est carrément interdit. Si vous on vous contrôle dans votre voiture, on vous trouve avec une arme, vous serez sanctionné. Et en prison on leur dit de ramener ces armes, (qu') ils auront des remises de peine ? ça n'a aucun sens, c'est du jamais vu dans la pénitentiaire !", assure-t-il, "c'est inviter les détenus à fabriquer des armes".
Accepter une fouille de la cellule. Selon la note diffusée au sein de la prison de Baie-Mahault, il s'agit, pour les détenus, de "démontrer des efforts sérieux de réadaptation sociale" avec des "engagements lors de la remise des armes" : tous les occupants de la cellule doivent faire la démarche, il faut s'engager à "ne plus détenir d'arme", et accepter "une fouille de la cellule dans les six mois suivant la remise". Trois fouilles de grande ampleur ont eu lieu au centre pénitentiaire de Baie-Mahault, en octobre 2016, mars et août 2017, qui avaient permis de retrouver respectivement 155, 199 et 75 armes dans ce centre qui hébergeait il y a un an quelque 700 détenus pour 450 places (chiffres du syndicat UFAP UNSA).