Les opposants au projet de loi Travail ont maintenu la pression jeudi avec de nouveaux blocages, manifestations et grèves dans les transports. En France, les manifestants étaient au moins 128.000 selon la police, quand la CGT fait état de 400.000 personnes.
LES INFOS A RETENIR
-128.000 personnes selon la police, 400.000 selon la CGT étaient dans la rue jeudi pour manifester contre la loi Travail
-Des interpellations ont eu lieu à Nantes, à Rennes et à Paris
-Des blocages ont été constatés sur les routes de l'ouest. Le trafic SNCF, aussi, était perturbé
• Les opposants battent le pavé
100.000 personnes selon la CGT, 13.000 à 14.000 personnes selon la police, ont manifesté jeudi après-midi à Paris, pour réclamer le retrait du projet de loi travail. La précédente mobilisation dans la rue mardi avait mobilisé 55.000 personnes dans la capitale selon la CGT, 12.000 selon la police. Le parcours n'a pas été exempt de quelques jets de pierre et tirs de gaz lacrymogènes. Quelques publicités et agences bancaires ont également subi des dégradations. Neuf personnes ont été interpellées en début de manifestation pour port d'arme prohibé et jets de projectiles.
Un peu de casse à la manif anti loi El Khomri à Paris. Gaz lacrymogène. pic.twitter.com/yGBHRSTewT
— François Geffrier (@FrancoisGeff) 19 mai 2016
Gare de Lyon - forteresse, au passage de la manif anti loi El Khomri à Paris pic.twitter.com/H5Bpb9MUa6
— François Geffrier (@FrancoisGeff) 19 mai 2016
Cinq interpellations à Rennes. Cinq personnes ont été interpellées à Rennes, dont trois ont été placées en garde à vue. Parmi ces trois manifestants, deux ont été interpellés à la suite de tirs de projectiles. Un policier a été légèrement blessé. Des groupes de quelques dizaines de manifestants sont parvenus à bloquer à deux reprises la rocade à l'ouest de la ville. Par ailleurs, le parquet de Rennes a annoncé en début de journée l'interpellation dans le métro rennais de 19 jeunes dans le cadre de l'enquête sur les manifestations violentes des dernières semaines. Ils ont été placés en garde à vue.
Incidents à Nantes, 66 interpellations. A Nantes, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a interdit une manifestation non déclarée à la préfecture. Mais environ 800 personnes, selon la police, se sont quand même rassemblées. Les manifestants ont été repoussés par de nombreux jets de grenades lacrymogènes alors qu'ils tentaient remonter vers le centre ville. Soixante-six personnes ont été interpellées "pour des vérifications d'identité puis éventuel placement en garde à vue si les infractions le justifient", selon la préfecture de Loire-Atlantique. Un policier a été légèrement blessé.
Dans les rues à Bordeaux, Saint-Nazaire et Lyon. Ailleurs, les autorités ont recensé 6.000 personnes à Saint-Nazaire, 4.500 manifestants au Havre, 2.900 à Rouen, 3.300 à Bordeaux, 3.000 à Lyon, où deux personnes ont été interpellées. Des heurts ont également éclaté à Caen entre environ 200 manifestants et la police, sur le périphérique et à l'université, selon la police et la CGT locale.
• Les transports perturbés
Blocages routiers à Marseille et dans l’Ouest. Parallèlement, des grèves de routiers et de cheminots, entamées en début de semaine, appuient le mouvement. Dans la région de Marseille, les routiers ont mené une opération de blocage près de la zone industrielle de Fos-sur-mer. Dans l'ouest, des barrages filtrants ont été mis en place à Rennes et Nantes. Près du Havre, deux raffineries ont été bloquées. A La Rochelle, les accès aux terminaux pétroliers du Grand port étaient bloqués. Dans le quart nord-ouest de la France, quelque 70 stations-service Total étaient en rupture de carburants, soit presque un cinquième du réseau.
L’aéroport de Toulouse fermé. Dans le Sud-Ouest, l'accès à l'aéroport de Toulouse-Blagnac a été fermé. 15% des vols prévus à Orly ont également été annulés.
Le trafic SNCF ralenti. Côté trains, la circulation était perturbée pour la deuxième journée consécutive, surtout sur certaines lignes régionales, moins en Ile-de-France. Deux TGV sur trois étaient prévus.