Le trafic des TGV Sud-Est, à l'arrêt mercredi matin après de violents orages et des chutes d'arbres sur les voies, reviendra à la normale jeudi, après de multiples annulations de trains et retards affectant 80.000 passagers mercredi, par une chaleur accablante. "On avait des places pour la finale de natation aux JO avec Léon Marchand", déplore Hugo Perpère, 48 ans, bloqué avec sa fille de 10 ans en gare Saint-Charles à Marseille. Son, grand regret : rater l'événement après avoir acheté "des billets à 500 euros" et attendu, en vain, pendant des heures dans un hall aux températures de sauna.
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"Les circulations reprennent très progressivement" à 17 heures
Interrompues vers 7h40 sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon, "les circulations reprennent très progressivement sur la LGV Sud-Est car une seule voie est utilisable", a assuré la SNCF dans son dernier point de situation, à 17 heures. "Trois TGV sur 4 en moyenne devraient circuler" en fin de journée, selon la compagnie qui promet une "reprise normale des circulations demain", jeudi et en attendant, appelle les passagers concernés par des annulations de train à reporter leur voyage.
Sur la ligne classique, le trafic a repris à 14 heures mais reste "très perturbé et ne permet pas la circulation de trains supplémentaires". Selon la SNCF, une "mini-tornade" dans le nord de la Bourgogne a couché de nombreux arbres sur les voies, rapides et classiques, touchant des alimentations électriques et impliquant d'importants travaux de remise en état. Avec quelques 80.000 voyageurs "impactés".
"Un arbre tombé sur la ligne à grande vitesse" à l'origine des problèmes
Dans la matinée, la décision a été prise de ramener en gare tous les trains en ligne, a indiqué la compagnie publique. À l'origine des problèmes, "un arbre est tombé sur la ligne à grande vitesse, qui a été heurté par un TGV lancé à pleine vitesse", a expliqué à l'AFP Séverine Lepère, directrice générale adjointe Ile-de-France de SNCF Réseau. "Il n'y a pas de blessés à bord", a-t-elle ajouté. Le transfert vers un autre train des deux rames immobilisées transportant 350 passagers chacune (Lyon-Rennes et Lyon-Nantes) a été mené dans l'après-midi sous les applaudissements des passagers bloqués, selon des images fournies par la SNCF.
L'accident est survenu dans l'Yonne, non loin du site du Vergigny où une tentative de sabotage avait été déjouée la semaine dernière. Les sabotages concertés menés au même moment sur trois autres axes ferroviaires majeurs avaient provoqué une pagaille monstre le jour de la cérémonie d'ouverture des JO, à une période de grand départ pour les congés d'été.
L'épisode météo de mercredi a paralysé le trafic LGV sur l'axe Paris/Dijon/Lyon et perturbé les liaisons ferroviaires au sud de Lyon. À Paris, comme à Lyon ou à Marseille, des passagers désorientés tentaient de trouver des solutions de secours face aux retards et annulations. "Je ne sais pas quoi faire", explique Abderrahmane Neddaf, commerçant de 37 ans qui devait rejoindre Paris depuis Marseille pour prendre un vol pour l'Algérie jeudi.
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À Paris, Lotfi, 50 ans, est resté bloqué en gare de Lyon à son arrivée, vers "6h30-7 heures". "Ca fait un mois et demi qu'on attend ce jour. On n'a qu'une semaine de vacances, chaque jour compte!", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Disparu des écrans"
Des perturbations ont également affecté les lignes internationales: "l'ensemble des TGV Lyria" suisses ont ainsi été supprimés. "Une reprise est estimée à 16 h mais risque d'être repoussée", selon les chemins de fer helvétiques. Les trains italiens de Trenitalia étaient également fortement perturbés, l'un d'entre eux ayant enregistré un retard de plus de 5h.
Des orages très violents ont balayé l'Yonne tôt mercredi matin, avec des vents frôlant les 100 km/h. "Décidément, ce sont des coïncidences fâcheuses, mais c'est ainsi", a réagi le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete lors d'une visite à la direction des routes d'Ile-de-France, en pointant dans la matinée les "difficultés d'accès" des agents sur les sites perturbés. "Bien sûr, c'est un peu énervant. Mais un arbre tombé sur la voie, c'est juste pas de chance!", se résigne Lise, 46 ans, qui attend "gentiment", en gare de Lyon, à Paris. "Je ne sais absolument pas à quelle heure je vais partir, ni si je vais arriver ce soir".