Près de six Français sur dix (57%) déclarent soutenir les grèves et les manifestations contre les ordonnances réformant le Code du travail, auxquelles ils sont de plus en plus défavorables, selon un sondage* Harris Interactive pour LCP publié lundi.
Une majorité de Français soutient les manifestations. Alors que les syndicats devaient se réunir lundi soir pour voir si une action unitaire est possible contre les ordonnances, 22% des personnes disent qu'elles pourraient participer à des grèves et manifestations et 35% soutiennent le mouvement mais sans souhaiter y participer. Parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, le soutien monte à 80%. Il est de 64% chez ceux de Marine Le Pen.
Des manifestations en vain ? À l'inverse, 22% des sondés sont opposés à ces grèves et manifestations. Les autres (21%) sont indifférents. Quelle que soit leur opinion sur le mouvement, une forte majorité (84%) estime que le gouvernement ne prendra pas en compte le point de vue des opposants.
De plus en plus hostiles à la réforme. Plus de deux semaines après l'entrée en vigueur des ordonnances, les Français affichent une hostilité croissante envers la réforme. Ils sont désormais 65% à déclarer leur opposition, contre 58% lors du précédent sondage Harris publié en 1er septembre. Ils sont de plus en plus nombreux à penser que la réforme va réduire le pouvoir des syndicats dans les entreprises (76%, +5 points) et détériorer les conditions de travail (63%, + 9 pts). Seuls 29% pensent qu'elle va permettre de réduire le chômage (-2 pts par rapport à septembre).
Certaines mesures approuvées. Cependant, certaines mesures sont davantage approuvées, comme les référendums dans les entreprises de moins de 20 salariés, l'augmentation des indemnités de licenciements et la généralisation des accords d'entreprises majoritaires (signés par des syndicats représentant 50% des salariés). Lors du précédent sondage, les Français n'avaient pas été questionnés sur leur opinion vis-à-vis des grèves et manifestations anti-ordonnances.
*Ce sondage a été réalisé en ligne du 4 au 5 octobre auprès d'un échantillon de 1.137 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus (méthode des quotas).