La décision doit être officialisée jeudi midi par les chefs d'Etat et de gouvernement, réunis en sommet à Bruxelles. Les 28 pays membres de l'Otan ont décidé mercredi de rejoindre formellement la coalition internationale contre le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie.
Une réaction à l'attentat de Manchester. Jusqu'alors, cette adhésion faisait l'objet de fortes réticences, notamment de la part de la France et de l'Italie. "L'attentat de Manchester est incontestablement lié à ce changement de position", notamment de la part d’Emmanuel Macron qui était jusqu'alors plutôt "rétif à intervenir", note Jean-Louis Vichot, vice-amiral et spécialiste des questions relatives à l'Otan, au micro d'Europe 1. "Dans cette coalition contre l'EI, on trouve déjà l'Union européenne, la Ligue arabe et Interpol. C'était assez logique que, dans un combat contre le terrorisme, ces organisations soient en première ligne. L'Otan étant avant tout une alliance militaire", rappelle l'expert.
Pour autant, Jean-Louis Vichot ne s'attend pas à une intervention militaire sur le terrain. L'accord, notamment de la France et de l'Allemagne, serait avant tout symbolique.
Épauler plus efficacement les Américains. Les États-Unis, qui dirigent cette coalition, réclamaient depuis plus d'un an que l'Otan en devienne membre à part entière. "Les Européens ont jusqu'ici vécu sous le parapluie américain et s’en sont fort bien trouvés, puisque ça leur a permis de faire des économies sur leur défense. Aujourd'hui, les Américains souhaitent que les Européens participent plus à l’effet de défense commun. La France est également concernée, notamment dans l’effort d’équipement et de recherche", précise Jean-Louis Vichot. Emmanuel Macron s'est engagé, à l'horizon 2025, a augmenté le budget de la défense à 2% du PIB, contre environ 1,79% actuellement.