Le gouvernement veut accélérer le mouvement pour obliger les chaînes de restauration rapide à mieux trier leurs déchets. Quinze d'entre elles ont pris des engagements mardi.
Les chaînes de restauration rapide sont priées d'accélérer le mouvement. Reçues mardi par la secrétaire d'État à la Transition écologique, Brune Poirson, quinze enseignes de "fast food" ont signé le "contrat d'engagement de la restauration rapide pour le tri de leurs déchets", qui inclut un échéancier en trois ans présenté par Brune Poirson, fin mai.
Vers 100% des opérations recyclables en 2022
Celui-ci demande aux enseignes de restauration rapide, qui comptent plus de 30.000 points de vente en France et servent quelque 6 milliards de repas chaque année, de rendre au moins 70% de leurs restaurants opérationnels pour le tri des déchets d'ici fin 2019, puis 90% au 31 décembre 2020 et 100% au 31 décembre 2021. Les enseignes contrevenantes s'exposent à des amendes et des sanctions pénales, avec des points d'étape tous les six mois, lors desquels les enseignes récalcitrantes pourraient être nommées.
"L'environnement, la planète, ça n'attend pas : de toute façon c'est une demande très forte des consommateurs", a affirmé Brune Poirson. Or "pour beaucoup de ces entreprises, la réputation est parfois plus importante que la sanction". La quasi totalité des représentants des enseignes venus au ministère mardi ont refusé de s'exprimer devant la presse, certains appréciant peu d'avoir été pointés publiquement comme de mauvais élèves.
Rares sont les entreprises qui respectent la loi
De fait, rares sont les entreprises du secteur qui respectent la loi. Les établissements de restauration rapide sont tenus d'effectuer un tri des cinq flux (papier, carton, verre, plastique et métaux) obligatoire depuis juillet 2016, ainsi qu'un tri à la source des biodéchets en cuisine et en salle (pour ceux générant plus de 10 tonnes de biodéchets par an, et qui s'étendra à tous les restaurants d'ici à 2024).
Or, une enquête menée fin 2018 par le ministère a montré qu'aucun des 50 établissements inspectés ne recyclait ses déchets, sur un secteur de la restauration rapide qui génère quelque 180.000 tonnes d'emballage et 60.000 tonnes de déchets alimentaires par an.