Après avoir dévasté les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy dans les Antilles, l'ouragan Irma remontait lundi la côte ouest de la Floride. Phénomène isolé ou début d'un cycle destructeur ? Pour Hervé Le Treut, climatologue, membre de l'académie des sciences, directeur de recherches au CNRS, il est très difficile de dire si ces phénomènes vont être amenés à se multiplier dans les années à venir. "Ça restera de toute façon des catastrophes qui frapperont à l'improviste des régions où il y a de plus en plus d'habitants", explique-t-il lundi matin dans Europe 1 Bonjour. "Par exemple à Tampa, en Floride, la dernière fois qu'il y avait eu un cyclone y avait 10.000 habitants. Il y en a quatre millions maintenant".
Un risque d'amplification. Toutefois, le climatologue assure que des éléments vont dans le sens d'un risque d'amplification de ces phénomènes. "On sait que c'est la chaleur de l'eau qui est un des marqueurs de ces événements", détaille-t-il. "On a des raisons de penser que les trajectoires des cyclones peuvent être un peu différentes dans des climats très chauds. "
"Il faut se préparer". Selon lui, l'urgence est avant tout de "développer une culture du risque avec une certaine anticipation", explique-t-il. "On n'a pas tout à fait conscience que le problème du changement climatique est un problème évolutif. On ajoute toujours des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Donc on peut dire que ce que l'on voit aujourd'hui, c'est le résultat de nos émissions à effet de serre dans les dernières décennies. Les émissions d'aujourd'hui vont conditionner le climat de demain et il faut se préparer", ajoute Hervé Le Treut. "Il faut avoir une anticipation à plusieurs décennies, quand on va reconstruire".