Le procès en béatification du père Jacques Hamel, prêtre catholique égorgé en juillet 2016 par deux djihadistes dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, est officiellement ouvert, a annoncé jeudi le diocèse dans un communiqué.
Le délai d'ouverture raccourci par le pape. Le pape François avait accepté à l'automne de raccourcir le délai avant l'ouverture de ce procès en béatification, habituellement fixé à cinq ans. "S'il aboutit positivement, le martyre du père Jacques Hamel sera alors officiellement reconnu selon le critère de l'Eglise catholique", pour "avoir subi la mort pour sa foi en Jésus Christ", écrit le diocèse de Rouen. Le défunt aura alors le titre de bienheureux.
Tué par deux djihadistes de 19 ans. Jacques Hamel, un prêtre de banlieue unanimement apprécié pour sa simplicité, a été assassiné le 26 juillet à l'église Saint-Etienne de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) alors qu'il terminait de célébrer une messe matinale en petit comité. Deux djihadistes de 19 ans, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, avaient pris en otages cinq personnes et égorgé le prêtre avant d'être abattus par la police. L'assassinat avait été revendiqué par l'organisation djihadiste Etat islamique (EI).
L'annonce officielle de l'ouverture de ce procès a été faite jeudi matin par l'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, en sa cathédrale, lors de la messe chrismale, la cérémonie de la Semaine sainte au cours de laquelle sont bénites les "saintes huiles" des sacrements, en présence de tous les prêtres du diocèse. Le procès, confié au père Paul Vigouroux en tant que postulateur, est entré dans sa première phase, l'enquête diocésaine, qui sera suivi d'une seconde étape, l'examen de la cause à Rome. "Les fidèles sont appelés à témoigner spontanément" mais "beaucoup n'ont pas attendu pour écrire à l'archevêque", souligne le diocèse de Rouen.
Un procès qui durera "des mois, voire des années". Les témoins directs de sa mort et tous ceux qui l'ont côtoyé seront convoqués. Parallèlement, les écrits du prêtre (sermons, éditoriaux du bulletin paroissial...) seront examinés par des théologiens. Le procès en béatification prendra "des mois, voire des années", avait prévenu Mgr Lebrun à l'automne. La probable reconnaissance du décès du père Hamel en martyr ("mort en haine de la foi") le dispenserait d'obtenir un miracle pour être reconnu "bienheureux". Il lui en faudrait cependant un pour qu'il soit éventuellement canonisé - donc déclaré "saint" - par la suite.