Le maintien vendredi d'une grève locale des cheminots a provoqué l'indignation de la direction régionale de la SNCF et d'habitants de la Côte d'Azur, où des centaines de personnes sont mobilisées depuis les intempéries meurtrières de samedi pour remettre en état les voies de communication.
"Ils vont très loin". "Je suis choqué. Faire une grève à l'issue d'une semaine cauchemardesque, c'est à la limite du raisonnable", s'est insurgé le directeur régional de la SNCF, Philippe Bru, vendredi sur la radio France Bleu Azur, en estimant que cet appel à la grève aurait dû être reporté. "C'est une certaine forme de totale incompréhension de la situation. La Côte d'Azur a été très lourdement touchée par les intempéries. Des centaines de cheminots se sont mobilisés pour permettre un retour à la normale du trafic pour le début de semaine prochaine", a ajouté le responsable. Toujours sur la radio locale, de nombreux auditeurs ont également fait part de leur incompréhension vendredi. "Ils vont très loin. Ils pourraient reporter leur grève", a estimé une retraitée, ancienne employée SNCF en Lorraine, "où l'on ne se mettait pas sans cesse en grève comme dans les Alpes-Maritimes".
La CGT assume. "On ne peut pas exonérer la direction du fait des intempéries", a rétorqué un représentant CGT des cheminots dans les Alpes-Maritimes, Michaël Albin. Les responsables départementaux et régionaux n'étaient pas joignables vendredi matin. La section des contrôleurs CGT de la région PACA a appelé à cette grève, qui touche surtout la Côte d'Azur. Le préavis, qui porte sur les effectifs de 2016 et les conditions de travail, a été déposé samedi dernier, avant les intempéries. Les lignes TER de la Côte d'Azur sont parmi les plus empruntées de France, mais sont minées par des retards quotidiens liés en partie à la présence de seulement deux voies sur une grande partie du littoral.
Les azuréens toujours à pied d'oeuvre. Sur l'ensemble de la Côte d'Azur, la remise en état des routes, des cours d'eau et des voies de chemin de fer se poursuivait vendredi, près d'une semaine après les inondations qui ont fait 20 morts et deux disparus, deux Allemands toujours portés disparus. Quelque 140 personnels des sapeurs-pompiers du département étaient toujours mobilisés sur plus de deux cents opérations, mais les renforts extérieurs au départements sont repartis, a précisé la préfecture des Alpes-Maritimes dans un communiqué. Environ 250 personnes et 25 entreprises s'emploient à dégager les routes et les cours d'eau, tandis que des centaines de bénévoles s'affairent aux nettoyages et déblaiements.