Pacte autour de l'attentat de la rue des Rosiers : "La plaie des victimes vient d'être rouverte"

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Europe1.fr , modifié à

37 ans jour pour jour après l'attentat de la rue des Rosiers à Paris, qui avait fait six morts et 22 blessés, "Le Parisien" et "L'Express" indiquent que l’ancien patron du renseignement français a reconnu devant un juge avoir négocié un accord avec le groupe potentiellement responsable de la tuerie.

C'était il y a pile 37 ans, le 9 août 1982. L'attentat de la rue des Rosiers à Paris avait fait 6 morts et 22 blessés. Alors qu'une commémoration se tient vendredi, devant le restaurant de Jo Goldenberg où avait eu lieu la tuerie, Le Parisien et L'Express révèlent que l'ancien patron de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), Yves Bonnet, a reconnu avoir conclu un pacte oral avec le groupe palestinien Abou Nidal, potentiellement responsable de cette tuerie.

Un pacte secret

"On a passé une sorte de deal verbal en leur disant : 'Je ne veux plus d'attentat sur le sol français et en contrepartie, je vous laisse venir en France, je vous garantis qu'il ne vous arrivera rien'". La phrase est signée Yves Bonnet, ancien patron de la DST, qui s'est confié à un juge, chargé de l'enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers, en janvier dernier. Un accord tacite, en échange de quoi les représentants d'Abou Nidal ne seraient pas poursuivis en France. Cité par Le Parisien, Yves Bonnet aurait déclaré que cela a marché puisqu'il n'y a pas eu d'attentat à partir de fin 1983 et jusqu'à fin 1985.

"Une information inquiétante pour le passé, mais aussi pour le présent et l'avenir"

Mais pour les victimes, cette nouvelle est un choc. "La plaie des victimes vient d'être rouverte avec ses révélations", dénonce leur avocat, Me Avi Bitton, au micro d'Europe 1. "Si c'est exact, les victimes comprennent tout à coup pourquoi cette instruction a duré aussi longtemps et a traîné", ajoute-t-il.

Pour le conseil, c'est un signal alarmant qui est lancé. "C'est une information inquiétante pour le passé, mais aussi pour le présent et l'avenir. "Si les différents gouvernements qui se sont succédé pendant ces 37 ans se sont passés et ont soutenu un accord secret avec une organisation terroriste, il est alors possible que les gouvernements actuels continuent de passer des accords secrets avec des organisations terroristes", affirme l'avocat. Il demande ainsi la création d'une commission d'enquête parlementaire. "Les citoyens français sont en droit de connaître la vérité".