Dans son traditionnel message de Pâques, dimanche, le pape François a jugé "scandaleux" la poursuite des guerres et de la course à l'armement dans le contexte de la pandémie de Covid-19, et exhorté la communauté internationale à partager les vaccins contre le Covid-19 avec les pays les plus pauvres. Un discours consacré aux plus vulnérables, et aux jeunes générations marquées par la crise du coronavirus.
"Une démarche extrêmement politique et pragmatique"
Le pape François a consacré son allocution pascale, précédant la bénédiction Urbi et Orbi (à la ville de Rome et au reste du monde), aux plus vulnérables. C'est avant tout un appel fort adressé directement aux dirigeants politiques du monde en faveur des vaccins et pour que les nations se mobilisent dans cette campagne contre le Covid-19, alors que la pandémie est encore en cours. "Dans l'esprit d'un internationalisme des vaccins, j'exhorte toute la communauté internationale à un engagement partagé afin de surmonter les retards dans leur distribution et en favoriser le partage, en particulier avec les pays les plus pauvres", a-t-il déclaré.
"L'Église catholique se fait l'avocate des plus vulnérables", explique sur Europe 1 Jean-François Colosimo, historien, théologien et directeur des Editions du Cerf. "Elle n'est pas simplement que dans le monde du sentiment. Le Vatican ne cesse de produire des textes sur la politique, l'économie et l'écologie", poursuit-il, évoquant une Église enquête de justice. "Cet appel n'est pas simplement spirituel, il est aussi rationnel", ajoute l'historien. "Comment est ce qu'on peut penser éradiquer une pandémie qui est planétaire si on laisse la moitié de la planète - c'est-à-dire le sud - sous la contamination ? On a une démarche de foi, mais qui est aussi une démarche extrêmement politique et pragmatique."
Message aux plus jeunes
Selon Jean-François Colosimo, le message le plus significatif de l'allocution du pape est à destination de l'enfance. "Évidemment, nous pensons à nos anciens, à nos aînés qui sont les plus frappés par la pandémie", développe le théologien. "Mais il y a aussi cette génération qui, demain, prendra les rênes du monde et qui aura grandi avec ce sentiment terrible, tragique, de l'immense fragilité de la condition humaine".
Le pape François a ainsi voulu délivrer un message d'espérance, tout en évoquant les conséquences lourdes du coronavirus et des restrictions mises en place à travers le monde pour lui faire face. Seul dans la basilique Saint-Pierre pour la deuxième année consécutive, le chef des catholiques a appelé toutes les catégories qui souffrent de la pandémie à garder espoir. Les malades, les soignants, les plus démunis, ceux qui ont perdu leur emploi, ainsi que les jeunes du monde entier.