Plus de 66.000 jeunes sont encore en attente d'une place dans l'enseignement supérieur sur la plateforme Parcoursup étrennée cette année et accusée par ses détracteurs d'instaurer une sélection à l'université, selon les chiffres du ministère actualisés jeudi.
Ils sont précisément 66.402 à n'avoir pas obtenu d'affectation même si le ministère considère que seuls 16.300 d'entre eux veulent encore "s'inscrire via Parcoursup" et ont ainsi répondu à des propositions d'accompagnement, explique Jérôme Teillard, chef du projet Parcoursup au ministère de l'Enseignement supérieur. Les autres, soit quelque 50.102 candidats, sont considérés comme "inactifs": "Ils ne se manifestent plus : on leur a envoyé plusieurs messages, et depuis le 7 juillet, lendemain des résultats du bac, ils ne se sont pas manifestés", assure Jérôme Teillard.
Le ministère veut envoyer "un message de sérénité". À titre de comparaison, le 21 juillet 2017, environ 65.000 jeunes inscrits sur l'ancienne plateforme d'admission post-bac (APB), décriée pour le système de tirage au sort en vigueur pour les filières sous tension, étaient sans affectation à l'université. Aux jeunes encore sans affectation, le ministère souhaite envoyer "un message de sérénité : tous les jours il y a des propositions qui sont faites aux candidats. On encourage tous ceux qui ont reçu une proposition à aller s'inscrire", indique Jacques Teillard. Au total, 591.852, sur 812.050 inscrits initialement, ont, eux, reçu au moins une réponse favorable sur Parcoursup: 481.530 ont définitivement accepté une proposition et 110.322 autres ont accepté en maintenant d'autre(s) vœu(x) en attente.
Des places peut-être libérées fin août. Le ministère espère voir des places se libérer fin août, avec la clôture des inscriptions le 27 août pour toutes les formations qui ont leur rentrée le 3 septembre (classes préparatoires, les BTS ou certaines licences universitaires...), ce qui obligera les candidats de ces formations à renoncer définitivement à leurs autres vœux. Le 5 septembre, souligne Jérôme Teillard, s'achèvera la "phase principale", et il n'y aura "plus de vœux en attente à partir de cette date". Les élèves pourront toutefois recevoir de nouvelles propositions jusqu'au 21 septembre. Mi-juillet, plusieurs organisations opposées à la loi sur les nouvelles modalités d'accès à l'université et à Parcoursup ainsi que le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis ont annoncé avoir saisi le Défenseur des droits pour "faire la lumière sur les modalités de sélection" des candidats à l'enseignement supérieur.