La plateforme Parcoursup a permis d'envoyer plus de lycéens de Seine-Saint-Denis dans les universités parisiennes qu'avec l'ancien système d'admission dans l'enseignement supérieur, a assuré jeudi le recteur de l'académie de Créteil, rejetant certaines inquiétudes sur d'éventuelles discriminations.
Avec Parcoursup, "plus du tiers" des lycéens de Seine-Saint-Denis qui voulaient étudier à Paris ont été pris par une université de la capitale pour la rentrée 2018-2019, a expliqué le recteur, Daniel Auverlot, lors d'une conférence de presse. En comparaison l'an dernier avec l'ancien système, seul "un quart des jeunes du département qui avaient tenté Paris avaient réussi". Nommé APB, ce système était décrié pour son tirage au sort, qui a désormais disparu. Ces proportions sont "quasiment identiques" pour les autres département de l'académie de Créteil, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne, a précisé Daniel Auverlot.
Une instruction ouverte en août par le Défenseur des droits. Après la mise en place mouvementée de Parcoursup, le recteur a voulu dissiper toutes les craintes concernant d'éventuelles discriminations à l'entrée des universités. En août, le Défenseur des droits Jacques Toubon a ouvert une instruction sur le fonctionnement de la nouvelle plateforme d'accès aux facultés, après des plaintes émises par Stéphane Troussel, le président du département de Seine-Saint-Denis.
Le processus d'affectation doit se terminer le 25 septembre. "Un président de conseil départemental déclare à qui veut l'entendre que les jeunes de son département seraient lésés. C'est faux, c'est tout simplement faux", a martelé Daniel Auverlot. "Les jeunes de Seine-Saint-Denis ont tout à fait le droit d'aller faire des études à Paris". Le processus d'affectation dans les universités "évolue tous les jours" et doit se terminer le 25 septembre: il n'y a donc "pas de chiffres académiques" exacts pour le moment. "On aura la vérité des prix à la fin du mois de septembre et là, les chiffres seront transparents", a-t-il promis.
La ministre de l'Enseignement supérieur évoque la possibilité d'"ajustements". La nouvelle plateforme Parcoursup a été vivement critiquée par de nombreux lycéens et parents, notamment à cause des délais d'attente pour connaître son affectation. Le ministère de l'Enseignement supérieur dévoilera fin septembre un bilan de ce nouvel outil: "S'il faut ajuster des choses, on les ajustera", a déjà expliqué la ministre Frédérique Vidal. Fin août, le ministère comptabilisait un peu moins de 15.500 candidats toujours en attente d'une affectation, dont 8.900 lycéens. Il recensait également 47.000 candidats à l'université "inactifs", qui n'ont pas répondu aux propositions pour s'inscrire dans la phase complémentaire d'affectation ou pour recevoir un accompagnement personnalisé.