Un calendrier repensé, des délais de réponses raccourcis mais pas de retour à une hiérarchisation des vœux : telles sont les modifications de Parcoursup que devrait annoncer Frédérique Vidal mardi en dévoilant le nombre final de candidats sans affectation. Le dispositif d'entrée dans l'enseignement supérieur inauguré en 2018 pour remplacer le décrié APB a lui aussi reçu son lot de critiques, portant notamment sur la lenteur du processus, génératrice d'angoisses chez les jeunes et leurs familles.
Vers des "ajustements". La ministre de l'Enseignement supérieur a déjà ébauché plusieurs "ajustements" qu'elle devrait détailler mardi lors d'un déplacement à l'université Paris-Sud où elle dressera le bilan comptable de Parcoursup, qui s'est achevé vendredi. En fin de semaine dernière, il ne restait plus qu'un millier de bacheliers sans affectation et en accompagnement dans les rectorats, dont la plupart sont des lycéens des voies professionnelles et technologiques, selon Frédérique Vidal.
"Près de 600.000 candidats ont eu une affectation et moins de 1.000 bacheliers restent encore en accompagnement", a déclaré la ministre au Journal du Dimanche. "Nous réfléchissons à revoir le calendrier de clôture de la plateforme et les délais de réponse", a-t-elle ajouté dans cet entretien. L'an prochain, la plateforme Parcoursup publiera aussi le rang du dernier candidat accepté dans chaque formation, une information qui "peut être utile à la décision", a-t-elle ajouté.
Non à l'autocensure. En revanche, un retour à une forme de hiérarchisation semble exclu. Frédérique Vidal a toujours écarté l'hypothèse d'un retour à un classement des vœux des jeunes lorsqu'ils s'inscrivent sur la plateforme en début d'année. C'est ce que faisaient leurs aînés avec APB, les obligeant à réfléchir soigneusement à leurs vœux très en amont de la procédure et induisant, selon les détracteurs de ce système, un phénomène d'autocensure.
Un classement "a posteriori" ? Mais plusieurs acteurs du secteur favorables à Parcoursup (la Conférence des présidents d'université, des syndicats étudiant et enseignant) avaient évoqué la possibilité d'un classement "a posteriori" : classement des réponses "en liste d'attente" ou des souhaits émis en phase complémentaire. Une possibilité que la ministre n'avait pas totalement écartée. Au final, Frédérique Vidal a "interrogé des scientifiques pour voir" si un classement "fin juillet ou en phase complémentaire" aurait "un impact", et "la réponse est négative", a-t-elle dit au JDD.