Une trentaine de salariés de Vélib', en grève pour des augmentations de salaires, se sont rassemblés mercredi devant l'Hôtel de Ville de Paris pour réclamer l'ouverture de négociations, soutenus par de nombreux élus parisiens fustigeant un patron "voyou".
Pas de rencontre syndicats-mairie. Les agents du service de vélo en libre-partage, soutenus par la CGT et Sud, ont demandé en vain à rencontrer des responsables de la mairie de Paris et du Syndicat mixte Autolib' Vélib' Métropole, afin de "mettre tout le monde autour de la table" pour une relance des négociations avec l'opérateur Smovengo. La moitié des 88 agents sur le terrain poursuivent le mouvement de grève, commencé le 17 avril, selon les syndicats.
En direct de l'Hôtel de Ville. Manifestation en cours ! #Vélibgatepic.twitter.com/a9lJ0wO1Mj
— Agents Vélib en grève ! (@smovengreve) 6 juin 2018
Convoqués lundi pour des entretiens préalables pouvant aller jusqu'au licenciement, les salariés ont refusé d'assister à cette "parodie d'entretien", selon un porte-parole. Ils réclament dorénavant de rencontrer le nouveau délégué général de Smovengo Arnaud Marion, recruté il y a quelques jours pour son expertise dans l'aide aux entreprises dans des situations difficiles.
Un mouvement rejoint par d'autres causes. Les salariés de Vélib' ont été rejoints par des agents des Catacombes de Paris, également en grève sur les conditions de travail et de salaires. Des élus de droite, de gauche et écologistes sont venus apporter leur soutien aux grévistes de Vélib'. Didier le Reste (PCF) a demandé "l'arrêt des procédures disciplinaires" alors que Pascal Julien (EELV) a fustigé un opérateur qui se comporte en "voyou, vis-à-vis de ses salariés, des élus parisiens et des usagers".
Des "manières de voyou". Très remarqué, Jérôme Dubus, ancien responsable du Medef d'Île-de-France, ex-LR aujourd'hui pro-Macron, a lui aussi pris la parole pour assurer aux grévistes que "le sort que Smovengo vous réserve est parfaitement inadmissible, avec ses manières de voyou".
Des défaillances de Smovengo dénoncées. De nombreux élus, allant du groupe LR jusqu'à La France Insoumise, avaient interpellé mardi la maire Anne Hidalgo et la mairie, jugée "muette", devant le Conseil de Paris actuellement en séance. Smovengo "nous montre que s'ajoute à la trop longue liste de ses incompétences techniques, celle de l'incapacité à établir le dialogue social", avait lancé le président du groupe PCF Nicolas Bonnet-Oulaldj. Le consortium, qui prend la suite de JCDecaux depuis le 1er janvier, a dû mettre sur pied un plan pour sortir de la crise dans laquelle se trouve ce service public, très en retard de déploiement.