Plusieurs centaines de salariés du commerce se sont rassemblés devant le centre commercial Beaugrenelle, dans le 15ème arrondissement parisien, mercredi pour réclamer des augmentations de salaire plutôt qu'une prime exceptionnelle.
Plusieurs centaines de salariés du commerce ont manifesté mercredi à Paris à l'appel de la CGT pour "les salaires, l'emploi et les conditions de travail" dans un secteur où "plus de 20.000 emplois", selon le syndicat, ont été supprimés ces dernières années.
Des augmentations plutôt qu'une prime exceptionnelle. Rassemblés devant le centre commercial Beaugrenelle dans le 15ème arrondissement, symbole selon la CGT de la déréglementation qui frappe le secteur, les manifestants étaient là pour réclamer des augmentations de salaire plutôt qu'une prime exceptionnelle.
"On veut vivre dignement de notre travail", a résumé Amar Lagha, secrétaire général de la CGT commerce, devant les manifestants, en les invitant dans leurs entreprises "à faire payer le taulier". "Seule la grève pourra aboutir à des résultats", a-t-il ajouté.
Le commerce parisien, symbole de la déréglementation ? "Macron, y en a marre", "Macron démission" ou "Macron, tes lois, on n'en veut pas", scandaient les manifestants dans la lumière et la fumée rouges de fusées de détresse et de fumigènes, devant un cordon de CRS déployés autour du centre commercial, situé en zone touristique internationale (ZTI).
"Vous les voyez où les touristes étrangers ?", s'est exclamé Amar Lagha, en critiquant un dispositif qui permet aux magasins d'ouvrir le dimanche et en soirée jusqu'à minuit. Avec un volontariat des salariés qui "n'existe pas", a-t-il assuré.
Des suppressions d'emplois pour "répondre aux doléances des actionnaires", selon les manifestants. Évoquant les "plus de 20.000" suppressions d'emploi dans le commerce ces dernières années, Amar Lagha a affirmé que "tous ces plans sociaux" - Carrefour, Happychic, Castorama... - avaient "un point commun : répondre aux doléances des actionnaires" et être "payés par l'État" grâce notamment au CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi). "Ils sont où ces emplois", a-t-il aussi demandé en rappelant le pin's "1 million d'emplois" de l'ancien patron du Medef Pierre Gattaz au moment de la mise en place du CICE.
De l'argent qui est allé "directement de la poche de l'Etat à la poche des actionnaires", a abondé Christine Gagnaire (CGT Carrefour), en demandant que le travail soit "revalorisé", car la prime d'activité, que le gouvernement a décidé d'augmenter pour répondre à la colère des "gilets jaunes", "c'est encore le contribuable qui va la payer".
"Votre lutte, c'est notre lutte", assure des salariés des transports. Quelques salariés des transports, avec le secrétaire général de la CGT Transports Fabrice Michaud, et cheminots étaient venus "en soutien". "Votre lutte, c'est notre lutte aussi, pour le pouvoir d'achat", une lutte qui "doit sortir des ronds-points pour rentrer dans les entreprises", a lancé au micro Mathieu, un cheminot CGT.