La colère gronde dans le très chic 16e arrondissement de Paris, où un centre d'hébergement d'urgence pour sans-abris doit être installé au printemps prochain. Pour l'instant, les travaux n'ont pas commencé, mais le centre pourra accueillir dès le mois de mars 200 personnes, dirigées par le 115.
"L'endroit n'est pas idéal". Les cinq bâtiments préfabriqués seront installés tout près du Bois de Boulogne, pour cinq ans. La rue qui va les accueillir est assez isolée, coincée entre le Boulevard périphérique et des immeubles plutôt cossus, éloignés d'une cinquantaine de mètres. Mais Lionel Lemaire, président de l'Association des riverains du Bois de Boulogne, n'en démord pas. Pour lui, le site est particulièrement mal choisi. "Nous sommes sur une voie de circulation. C'est une zone où il n'y a pas d'eau, pas d'électricité, pas d'égoût, aucun commerce à moins d'un kilomètre. L'endroit n'est pas du tout idéal pour ces pauvres gens, qui méritent quand même mieux que ça", assure-t-il.
Rassurer les riverains. La mairie de Paris, qui pilote le projet, répond que le raccordement en eau et en électricité est facile à faire. Surtout, elle cherche à rassurer les riverains. C'est une association spécialisée dans l'accueil et l'hébergement d'urgence, nommée Aurore, qui a été désignée par la mairie pour assurer par la suite la gestion du centre d'hébergement.
Les habitants inquiets pour la sécurité. Cela ne suffit pas à calmer la peur des habitants du quartier, pas vraiment rassurés de voir la première structure de ce type s'installer dans le très riche 16e arrondissement. "C'est quand même un peu imprudent", explique un riverain. "Je suis sûr qu'avec toute la fréquentation des enfants, qui passent continuellement ici dans la journée, il risque d'y avoir des incidents d'une manière ou d'une autre dans les mois qui viennent."
Le maire du 16e arrondissement a quant à lui lancé une pétition sur le site de sa mairie. Claude Goasguen propose à ses administrés de signer pour dire non "à un Sangatte dans le Bois de Boulogne".