Le trafic ferroviaire a été totalement interrompu pendant quatre heures mardi soir à la Gare du Nord, à Paris, en raison d'un incendie sur un transformateur électrique, selon la SNCF qui a dénoncé "un acte de malveillance".
Reprise "progressive". "Une solution technique a été trouvée, le courant a été rétabli et le trafic va reprendre progressivement sur l'ensemble du réseau", a annoncé vers 22h30 à une porte-parole de la SNCF. La reprise "s'étalera sur plusieurs heures" mais "permettra de soulager un certain nombre de quais". Le trafic avait été interrompu vers 18h30 à la suite d'un incendie qui avait fait exploser un transformateur électrique au niveau de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, paralysant la gare parisienne qui dessert la banlieue nord de Paris, le nord de la France (TGV) ainsi que l'Angleterre (Eurostar) et la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne (Thalys).
Nos techniciens ont réussi à rétablir le courant. La ligne B du RER ainsi que les trains grandes lignes vont reprendre progressivement.
— SNCF Newsroom (@SNCF_infopresse) 19 juillet 2016
"Un acte de malveillance". "Environ 15.000 personnes" ont dû être évacuées de quinze trains bloqués sur les voies "soit à proximité de la gare, parfois loin de la gare", a rapporté sur France Info le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, qui s'est rendu à Saint-Denis. Cet incendie est "la conséquence d'un incendie d'origine criminelle", a-t-il affirmé. "Le courant électrique a été coupé à Paris Nord par sécurité à la suite d'un incendie assez important sur un transformateur électrique", a précisé la SNCF, évoquant "un acte de malveillance" provoqué selon elle par des personnes surprises alors qu'elles étaient en train de voler des câbles électriques. L'entreprise publique a annoncé son intention de déposer plainte. L'incendie a fait exploser un transformateur électrique, ont précisé les pompiers.
"Cinq heures sans manger". A la Gare du Nord, plusieurs centaines de personnes patientaient toujours mardi en fin de soirée, rivées à leurs téléphones, certaines couchées à même le sol. Un jeune homme tuait le temps en jouant We are the world sur un piano à disposition du public, accompagné au chant par des amis. "Cinq heures sans manger, sans rien", peste Linda Correia, 39 ans. "Ils nous proposent à boire, mais pour aller aux toilettes où ensuite ? Et puis il n'y a personne pour donner des infos."
En pleine canicule. La protection civile, dont des ambulances sont stationnées devant la gare, a tendu des bâches blanches et prenait en charge les personnes incommodées. Certaines, en état de faiblesse apparente lors de cette première journée de très forte chaleur, étaient évacuées sur des brancards ou chaises roulantes. Pour les voyageurs des trains grandes lignes qui ne pourront partir dans les prochaines heures, "nous sommes en train d'organiser la prise en charge selon les méthodes habituelles" soit en réservant des nuits d'hôtel soit en disposant des wagons en gare dans lesquels les gens pourront passer la nuit, a précisé Florence Parly, la directrice générale voyageurs de la SNCF.
Certains, comme Simon, un commercial de 31 ans qui rentrait dans le Nord, ont été bloqués en plein voyage. Son TGV à étage à destination de Lille, parti à 18h16, s'est arrêté "cinq ou dix minutes après le départ", détaillait-il vers 20H30. "Le train n'était pas plein mais ça fait quand même du monde. (...) Nous sommes descendus sur les voies, nous avons eu l'autorisation parce qu'il n'y avait plus de clim à l'intérieur, ça devenait insoutenable", a-t-il raconté. La présidente de la région Valérie Pécresse, qui s'est également rendue à Saint-Denis, a déclaré sur Twitter "attendre la plus grande fermeté face à cet acte de malveillance".
Face à cet acte de malveillance qui bloque les voyageurs en cette soirée caniculaire, j'attends la plus grande fermeté #sanction#sncf (2)
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 19 juillet 2016