Il sera difficile d'acheter un journal dans les rues de Paris lundi car les kiosquiers sont en grève pour protester contre l'arrivée de 360 nouveaux kiosques dans la capitale, rapporte France Bleu Paris.
Moins d'espace de caisse et toujours pas de toilettes. Bien que l'espace présentoir soit plus vaste, les vendeurs de journaux ne veulent pas de ces nouveaux kiosques conçus par Mediakiosk (filiale de JC Decaux) et qui vont remplacer les anciens de janvier 2018 à 2019. Ils leur reprochent d'avoir un espace de caisse encore plus petit que dans les précédents et surtout de ne pas être dotés de toilettes ni d'accès à l'eau courante.
Un membre du syndicat des kiosquiers, Benoît Larigaldie, interrogé par France Bleu regrette d'avoir à continuer d'utiliser "la vieille méthode de la bouteille dans laquelle on urine et qu'on va vider au café du coin." Pour régler cette question, les kiosquiers qui le souhaitent pourront faire installer des toilettes sèches, assure l'adjointe à la maire de Paris chargée du commerce et de l'artisanat.
Un modèle économique en danger. Mais la principale motivation de cette grève, c'est la mise en danger d'un modèle économique déjà fragile. Pour survivre, les kiosquiers ont dû diversifier leur activité et vendre, en plus des journaux, des parapluies, des tours Eiffel et autres boissons.
Or avec la nouvelle disposition des kiosques, ces produits n'auront plus leur place, estime le membre du syndicat. Par ailleurs, la réglementation municipale leur impose de vendre au moins deux tiers de presse. "C'est notre liberté de travailleur indépendant qui est en jeu", estime Benoît Larigaldie.
Une aide pour les plus précaires. À défaut de changer cette réglementation, la mairie de Paris rappelle qu'en plus des 52,4 millions d'euros investis dans ces nouveaux kiosques, elle a mis en place une aide d'1,8 million d'euros pour les kiosquiers qui touchent moins de 840 euros par mois.