Les rues de la capitale étaient fermées dimanche à la circulation des voitures et des deux roues motorisés, et rendues entièrement piétonnes à l'occasion de la quatrième "Journée sans voiture". À la mi-journée, les Champs-Élysées, la plus célèbre des avenues au monde, était prise d'assaut par les Parisiens et les touristes, à pieds, à vélo ou en trottinette.
"Il n'y a pas le brouhaha des voitures et des bus, tout le monde est joyeux", se réjouit au micro d'Europe 1 une Francilienne venue se promener sur les Champs-Élysées. "On passe un bon moment, et le petit peut marcher sans crainte, c'est agréable", sourit aussi cette mère de famille.
À vélo, à pied ou même en gyroroue, les badauds pouvaient circuler librement sur les Champs-Élysées dimanche. ©FRANCOIS GUILLOT / AFP
Des infractions. L'interdiction de circuler - de 11h à 18h - ne concernait pas toutes les voitures : sont exemptés les véhicules de dépannage pouvant justifier d'une intervention, véhicules d'urgence et de secours, et voitures des personnes handicapées, autobus touristiques, camions de déménagement munis d'une autorisation et autobus. Ces derniers, ainsi que les taxis, circulaient comme un dimanche habituel mais étaient limités à 30 km/h, voire 20 km/h dans les quatre premiers arrondissements. En revanche, le périphérique parisien n'est pas concerné par la mesure.
Une dizaine de points de contrôle ont été mis en place et les policiers ont relevé "beaucoup plus d'infractions que lors de la dernière édition", a expliqué le Major Eric à Europe 1. Au total, la police a dressé 99 procès-verbaux pour non-respect des restrictions de circulation, et 86 pour vitesse excessive, selon la préfecture de police.
La "Journée sans voiture" est l'occasion pour des familles de se balader sans être gênées par les véhicules. ©FRANCOIS GUILLOT / AFP
Lutter contre la pollution. L'objectif de cette "Journée sans voiture" est de "rendre l'espace public moins pollué, plus agréable et plus apaisé", indique le site de la Mairie de Paris. De fait, des "baisses significatives" de concentration de dioxyde d'azote (NO2) allant de -28% à -35% ont été observées dimanche à Haussmann, Opéra, quai des Célestins et sur les Champs-Élysées, par rapport à un dimanche comparable sans restrictions de trafic (même météo, même saison), selon Airparif.
C’est quand même bien agréable.#journeeSansVoiturepic.twitter.com/PZyiR8EbGo
— Romane Hocquet (@HocquetRomane) 16 septembre 2018
Today cars and other motorised vehicles are banned in @Paris, and it’s such a treat... for last year’s edition, air pollution (NO2) instantly dropped by 20% on main road axis ✅ pic.twitter.com/SvAT4wx6bM
— Justinien Tribillon (@JustinienT) 16 septembre 2018
En lutte depuis plusieurs années sur ces dossiers, la Mairie de Paris a annoncé vendredi que les quatre premiers arrondissements, qui forment une partie du centre de la capitale (îles de la Cité et Saint-Louis, Châtelet, Louvre, Opéra, quartier du Marais) seraient fermés à la circulation automobile un dimanche par mois à partir du 7 octobre, à l'exception des grands axes qui les traversent. Selon la mairie de Paris, le trafic automobile intramuros a enregistré une baisse "record" de 6% entre 2017 et 2018. La pollution de l'air a été réduite "dans des proportions comparables". "Face à l'urgence climatique et l'impact sanitaire de la pollution", Anne Hidalgo et Philippe Close, les maires de Paris et Bruxelles, ont par ailleurs proposé samedi que soit instaurée annuellement une journée sans voiture européenne.