La Seine qui continue inexorablement de monter, devrait atteindre son plus haut niveau durant le week-end, habitants et pouvoirs publics s'organisent pour éviter tout dégât majeur. Navigation interdite, péniches et musées sous surveillance, habitants évacués, des mesures de précaution ont déjà été prises en Île-de-France où 395 personnes ont été évacuées, principalement dans le Val-de-Marne. Un millier d'abonnés sur 6,2 millions sont privés d'électricité.
5,59 vendredi à 10h. La pluie particulièrement abondante ces dernières semaines a repris jeudi après une accalmie. Mais Vigicrues a quand même modifié ses prévisions vendredi matin. Le pic de crue de la Seine à Paris devrait atteindre entre 5,80 m et 6 m ce week-end, alors que dans un premier temps l'organisme envisageait une crue supérieure aux 6,10 m de 2016. "On avait tablé entre 5,80 m et 6,20 m. Plus on se rapproche de l'événement, plus on arrive à réduire cette incertitude et on serait plutôt maintenant entre 5,80 m et 6 m", a déclaré Francois Duquesne, directeur de l'organisme de prévisions des crues. Vendredi en milieu de matinée, au pont d'Austerlitz, la Seine atteignait 5,59 m.
Dispositifs électriques démontés dans le RER C. Le tronçon central de la ligne C du RER à Paris est fermé au moins jusqu'au 31 janvier. Sur les voies de la station Musée d'Orsay, des agents de la SCNF démontaient jeudi les dispositifs électriques des aiguillages pour les protéger de l'eau qui remonte du sous-sol. "Au plus fort de la crue, on va pomper jusqu'à 10.000 mètres cubes d'eau par heure", explique Daniel Gardeux, un responsable du réseau régional SNCF. Les musées du Louvre et d'Orsay ont pris leurs précautions pour protéger les œuvres. Face à la montée des eaux, les ministères se préparent à un repli éventuel sur des sites de secours. Les propriétaires de péniches s'inquiètent et les Voies navigables de France ont interdit la navigation notamment sur toute la Seine amont, Paris inclus, laissant ainsi les bateaux-mouches au chômage technique.
Créteil menacée ? A Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, une des communes les plus touchées au confluent de l'Yerres et de la Seine, une eau maronnasse où flottent des déchets a envahi les rues de certains quartiers. En bateau à moteur, la brigade fluviale aide les habitants à récupérer des affaires chez eux. Quelque 150 habitants de cette zone sont hébergés dans un gymnase, selon la préfecture. Dans les jours qui viennent, d'autres communes, comme Créteil, ou des zones en aval de Paris pourraient être touchées "au fur et à mesure de la montée des eaux", a indiqué Marc Mortureux, directeur de la prévention des risques au ministère de la Transition écologique.
Et ailleurs en France ? Au niveau national, treize départements étaient encore dans la nuit de jeudi à vendredi en vigilance orange crues-inondations. L'Yonne était toujours confrontée jeudi à des "crues importantes" selon la préfecture, précisant que la décrue était ralentie par les nouvelles précipitations. Autre point d'attention: la Saône, qui voit arriver les eaux du Doubs, placé lundi en vigilance rouge. A l'origine de ce phénomène de crues, des précipitations importantes, sur des sols gorgés d'eau. Le bimestre décembre-janvier est ainsi l'un des trois les plus pluvieux depuis le début des relevés en 1900, selon Météo-France.