Quelles seraient les conséquences de la crue du siècle en Ile-de-France?

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Une grande crue a lieu en moyenne tous les siècles en Île-de-France. © capture d'écran
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avec Reuters , modifié à
Du 7 au 18 mars, le plan "Sequana 2016" est mis en place en Ile-de-France.

Parisiens, êtes-vous prêts à faire face à une crue exceptionnelle ? A partir de lundi, un exercice de gestion de crise grandeur nature est lancé dans la capitale. L'objectif est d'alerter les Franciliens sur une crue centennale que les experts jugent quasiment inéluctable et qui pourrait, selon l'OCDE, coûter 30 milliards d'euros.

Une hausse du débit de la SeineL'exercice "Sequana 2016" auquel, sont associés 87 partenaires, va s'étaler sur près de quinze jours, la première partie simulant une montée des eaux et la deuxième un retour à la normale du 15 au 18 mars. "Ce type de scénario de crise constitue aujourd'hui le risque majeur que la région sera un jour amenée à connaître", a expliqué le préfet de police de Paris, Michel Cadot. Le scénario de l'exercice prévoit l'arrivée d'un front froid stationnaire sur le nord de la France au début du mois de février 2016. Cet épisode de froid est immédiatement suivi de précipitations accentuées sur l'ensemble de l'Ile-de-France. Les niveaux de la Seine et de la Marne montent à un rythme quotidien de 50 cm. Les prévisionnistes confirment la tendance à l'aggravation pour la période du 7 au 12 mars 2016 avec une crue majeure dépassant le niveau atteint en 1910.


Exercice EU Sequana 2016par prefecturedepolice

Electricité et chauffage en panne. La région parisienne héberge un tiers de l'activité économique française et toutes les administrations centrales y sont implantées. "Une crue majeure à Paris pourrait directement ou indirectement toucher près de 5 millions d'habitants et un grand nombre d'activités, avec des répercussions considérables sur les plans humain, économique et social", a ajouté Michel Cadot.

400.000 emplois seraient directement impactés. Plus d'un million de personnes seront privées d'électricité lorsque l'événement surviendra. L'infiltration des eaux dans les sous-sols franciliens endommagerait toutes les infrastructures enterrées, tous les réseaux souterrains. On observerait alors des effets "domino" comme l'effondrement des réseaux électrique et téléphonique, ainsi que l'arrêt du chauffage urbain, de l'approvisionnement en eau potable et des transports. Nombre d'institutions pourraient aussi interrompre leurs activités. 

Une aide en provenance d'autres pays européens. La France, qui déclencherait des moyens nationaux hors norme, ferait également appel au mécanisme européen de protection civile, permettant en 48 heures de demander et d'obtenir des renforts humains et logistiques de pays européens. Durant l'exercice, le 10 mars, ce mécanisme d'entraide entraînera l'arrivée d'hommes et de matériels en provenance de Belgique, d'Espagne, d'Italie et de République Tchèque.

Les premiers jours, l'exercice donnera essentiellement lieu à des simulations. Mais le week-end des 12 et 13 mars, six exercices se dérouleront sur le terrain tandis qu'un site d'information grand public sera installé sur le Champ-de-Mars.