Paris, un dispositif anti-SDF crée la polémique

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Rémi Bostsarron, édité par R.Da. , modifié à
La publication sur les réseaux sociaux d'une photographie montrant un dispositif anti-SDF dans le 19ème arrondissement de Paris a suscité de nombreuses indignations.

En pleine campagne de la fondation Abbé-Pierre contre le mobilier urbain anti-SDF, la mairie de Paris a été prise pour cible sur les réseaux sociaux mardi quand a circulé une photo montrant des barrières installées sur des bouches d'aération sur un trottoir du 19ème arrondissement, afin d'empêcher justement l'installation de SDF. "La maire, qui refuse avec une grande fermeté les installations anti-SDF, a demandé aux services de la Ville de les enlever immédiatement" après en avoir eu connaissance, a ensuite annoncé la mairie à l'AFP.

Des pétitions de riverains. Une dizaine de barrières pour encadrer les bouches d'aération et deux autres en diagonale sur chacune des bouches : ce dispositif imposant a été mis en place à la demande des habitants excédés, selon Marie-Thérèse, une riveraine qui se souvient du groupe de SDF installé sur place."C'était toujours les mêmes. Quelques fois, ils étaient une dizaine le soir. C'était sale, il y avait beaucoup de bruits, ils se battaient, on n'arrivait pas à dormir", raconte-t-elle auprès d'Europe 1. "C'était dangereux aussi. Tout le monde dans le quartier était gêné. Il y a eu des pétitions de faites à la mairie", affirme-t-elle.

Des SDF chassés de la rue. Ces barrières auraient été installées il y a huit ans, selon l'équipe d'Anne Hidalgo, qui semble pourtant les avoir découvertes avec la polémique. Les riverains soutiennent de leur côté que les barrières en diagonale, posées sur les bouches, ont été dressées plus récemment. En tout cas, toutes seront bientôt démontées, promet la mairie. Mais pour Bruno Morel, d'Emmaüs Solidarité, ce sont tous les dispositifs de ce genre qui doivent disparaître. "Les équipements obliques, qui empêchent de s'allonger, sous un porche ou dans un encadrement de vitrine, c'est un peu dramatique, parce que ces personnes, si elles ne peuvent plus se mettre dans les rues, où vont-elles se mettre ? C'est ce qui nous fait peur. Il faut enlever tout ça et se mobiliser sur la création de places d'hébergement d'urgence", plaide l'associatif.

Des places dont le nombre augmente chaque année - il y en a plus de 130.000 aujourd'hui - mais encore trop peu, selon les associations.