Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi pour marquer la 41e journée des droits des femmes place de la République à Paris, où s'est tenu un karaoké géant moquant les promesses d'Emmanuel Macron en matière d'égalité hommes-femmes. Sur l'air de la célèbre chanson de Dalida Paroles, paroles, dont le texte avait été modifié, des militantes féministes accompagnées d'un guitaristes ont chanté : "Paternel, Macron est bla bla bla... je vous promets l'égalité, paroles, paroles, (...) je ne suis pas un charlatan, paroles, paroles, croyez-moi au moins cinq ans, paroles, paroles".
"Laisse moi avorter, laissez moiiiiii. Laisse pas fermer ton centre IVG", reprise de Dalida au rassemblement #8mars#JourneeDesDroitsDesFemmespic.twitter.com/YvfHHr23x0
— Cécile Bouanchaud (@CBouanchaud) 8 mars 2018
Cesser le travail à 15h40. Rubans blanc au revers de leur manteau, manifestants et manifestantes se sont tous placés derrière une banderole "Nous voulons l'égalité" à 15h40, heure à laquelle pour une journée théorique de 8 heures, les femmes ne sont plus payées, au vu de leurs salaires inférieurs à ceux des hommes. Femmes et hommes étaient invités à cesser le travail à cette heure-là par une trentaine d'organisations féministes, d'ONG et de syndicats, regroupées dans un collectif baptisé 8mars15h40. Protégée par un parapluie, Valérie, 51 ans, sans emploi, explique qu'elle vient "tous les 8 mars". "Cette année particulièrement, je me suis rendue compte que militer pour l'égalité salariale ne suffit pas, il faut d'abord lutter pour que le corps des femmes ne soit pas à la disposition des hommes, on n'en est que là", détaille-t-elle.
L'après-Weinstein. Elle a réalisé après l'affaire Weinstein que "beaucoup" de ses proches ont été victimes de violences, "beaucoup plus" qu'elle ne pensait. "Je suis là pour dire 'continuons à nous rassembler'", a-t-elle conclu. Une manifestation était prévue à 17h30 en direction de l'Opéra. Des rassemblements étaient également programmés dans toute la France pour faire du 8 mars une journée "de lutte, pas une fête". Lors d'un comité interministériel consacré jeudi matin à l'égalité femmes-hommes, le gouvernement a appelé toute la société à "se saisir" de cette question. Emmanuel Macron, qui s'est rendu dans la matinée dans une entreprise vertueuse en la matière, a estimé que promouvoir l'égalité salariale est "à la fois un devoir politique et moral" mais c'est "aussi bon pour les entreprises".
Beaucoup de slogans surnles inégalités salariales : "les femmes c'est 52% de la population, 72% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté". #JourneeDesDroitsDesFemmes#8marspic.twitter.com/FFYg2zScad
— Cécile Bouanchaud (@CBouanchaud) 8 mars 2018